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 d’ADHEOS

Utilisé majoritairement par des hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes, le gel lubrifiant diminue le risque de rupture du préservatif et est indispensable dans la lutte contre le sida.
 
Réflexion plus idiote venant d’une autorité de santé, on aurait du mal à trouver. Ummy Mwalimu, la ministre de la Santé de Tanzanie, pays d’Afrique de l’Est, a récemment déclaré qu’elle voulait interdire la vente et la distribution de gels lubrifiants, car ils encourageaient l’homosexualité, rapporte plusieurs médias internationaux. Parmi les mesures prises pour renforcer cette mesure, l’interdiction de l’importation des gels lubrifiants.
 
La Tanzanie, qui compte près de 50 millions d’habitants, fait partie de cette dizaine de pays du Commonwealth où l’homosexualité est pénalisée, en vertu d’une législation héritée de l’époque coloniale.
 
L’utilisation d’un gel lubrifiant, est vivement conseillé dans les rapports anaux (entre personnes de même sexe ou de sexe différent), pour limiter les risques de rupture des préservatifs. Le gel est un allié de poids dans la lutte contre l’expansion de l’infection par le VIH. La ministre a déclaré à la presse en début de semaine dernière qu’elle avait donné «pour instruction aux organisations travaillant avec les homosexuels de retirer ces produits du marché», d’après l’AFP.
 
Selon les propres chiffres, 23% des hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes seraient séropositifs pour le VIH. Un chiffre bien au dessus de la moyenne nationale, qui est estimée par l’Onusida à environ 6%.
 
Le texte qui pénalise les rapports homosexuels entre hommes (les femmes ne sont pas mentionnées dans la loi) n’était pas tellement appliqué. Mais récemment, dans la capitale, les cas d’arrestations se sont multipliés dans la capitale économique du pays, Dar es-Salaam. Cette vague d’arrestations a également conduit de nombreux militants LGBT à fermer leurs comptes sur les réseaux sociaux.
 
À la conférence mondiale sur le sida, qui s’est tenue la semaine dernière à Durban, une étude a montré que l’épidémie ne régressait pas, mais qu’au contraire, les nouvelles infections progressaient dans 74 pays. Avec des mesures comme celle prise par la Tanzanie, l’épidémie a en effet de beaux jours devant elle.