Dalton Maldonado, le meneur de Betsy Laine dans le Kentucky a vécu une expérience assez traumatisante qui prouve que l’homophobie est une réalité dans certaines sphères du sport américain.
Le combat contre l’homophobie dans le sport américain a toujours lieu d’être. Si au plus haut niveau on a pu voir des progrès depuis le coming out de Jason Collins en mai 2013, avoir une orientation sexuelle différente de celle de ses partenaires peut toujours être problématique pour un joueur de basket. Chez les jeunes en particulier. Dalton Maldonado, un lycéen du Kentucky, ne le sait que trop bien.
Avoir grandi dans l’un des 6 comtés de l’état où le mariage homosexuel n’est pas toléré l’a longtemps dissuadé de se confier à ses coéquipiers de l’équipe de Betsy Laine. Il y a été contraint lorsque le banc d’une équipe adverse, ayant eu vent de la rumeur, s’en est pris à lui pendant un match en le traitant constamment de "pédé". Dans l’intimité du vestiaire et entre deux sanglots, il a alors révélé à ses camarades ce que certains soupçonnaient déjà. Tous l’ont soutenu et l’ont même physiquement défendu lorsque les mêmes adversaires ont pris en chasse le bus de l’équipe sur plusieurs kilomètres pour en découdre avant d’être dissuadés par l’arrivée des forces de l’ordre. Maldonado avait en effet répliqué aux injures pendant le match en demandant à ses opposants s’ils voulaient son numéro de téléphone pour un rendez-vous galant… De quoi toucher l’orgueil des adolescents décérébrés au point de les inciter à se faire justice eux-mêmes. Choqués par cette scène, les coaches de Betsy Laine avaient fait corps autour du jeune meneur de jeu et la nouvelle, une fois propagée dans tout l’établissement, n’avait déclenché que des retours positifs ou presque de la part des autres élèves.
En haut de la pyramide, en revanche, l’annonce a été moins bien perçue. Si le garçon d’origine porto-ricaine a pu boucler sa dernière année dans l’équipe des Bobcats, encaissant plutôt bien les quelques invectives de certains spectateurs ou adversaires à l’ouverture d’esprit moyenâgeuse, sa fin d’aventure à Betsy Laine peut lui laisser un goût amer. En tant que point guard titulaire et senior, Dalton pouvait s’attendre à figurer dans le fameux yearbook de l’école, à la page de l’équipe de basket. Il y a quelques jours, il a pourtant eu la surprise de voir que tous ses camarades, même ceux qui n’avaient pas disputé la moindre minute en championnat, figuraient dans l’ouvrage sauf lui. Quelques semaines plus tôt, la direction avait décrété qu’il n’y avait eu aucune agression à caractère homophobe de la part du lycée rival de Bryant Station et que Maldonado n’avait subi aucune discrimination malgré les témoignages de plusieurs de ses camarades dans l’équipe.
"Ma famille ne me soutient pas en tant qu’homosexuel et on a eu de nombreuses disputes au sujet de ce que je suis. Ils ne veulent pas que je ramène mon petit ami à la maison par exemple. Cependant, ils ne sont pas les seuls à ne pas avoir accepté mon coming out. A l’école, certains professeurs ont dit des choses et d’autres personnes de la direction ont prétendu que j’avais inventé cette histoire alors que mes coaches leur ont fourni des photos et des messages de l’incident. J’ai appris que l’on avait essayé de dissimuler ce qu’il s’était passé. Aujourd’hui, je tourne les pages du livre de fin d’année et découvre que je ne fais pas partie de l’équipe. Je suis dévasté", a commenté Dalton Maldonado sur Facebook.
L’année prochaine, le jeune homme fréquentera les bancs de l’université de Louisville, qui lui a promis de l’accompagner au mieux dans cette transition. S’il ne jouera vraisemblablement pas avec les Cardinals, l’une des meilleures équipes de NCAA, il pourra vraisemblablement oublier ces moments compliqués auprès de gens, on l’espère, un peu plus évolués.
- SOURCE basketsession.com/