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 d’ADHEOS

Le nouveau code de la famille burkinabè prévoit des peines de deux à cinq ans d’emprisonnement pour les auteurs de « pratiques homosexuelles ». Sur le continent, c’est loin d’être une exception : cartographie de l’état des lieux des législations africaines.

Depuis l’adoption du nouveau code de la famille au Burkina Faso, le 1er septembre, ce sont désormais 32 pays africains qui criminalisent l’homosexualité. Des États du nord du Nigeria à la Mauritanie en passant par l’Ouganda, les peines encourues vont jusqu’à la peine de mort. Dans les pays qui ne prévoient pas la peine capitale, les sanctions peuvent être particulièrement lourdes.

Le Burkina Faso est le dernier pays en date à prendre ce chemin, en décidant de sanctionner « tous comportements de nature à promouvoir les pratiques homosexuelles et assimilées ». La loi, qui prévoit une peine d’emprisonnement de deux à cinq ans et une amende de 2 à 10 millions de F CFA, est une première dans l’histoire du pays.

Lois et discours homophobes

En octobre 2024, le Mali, également membre de l’Alliance des États du Sahel (AES), s’est engagé sur cette même voie en décidant que les relations entre personnes de même sexe, assimilées à des « outrages à la pudeur », seraient désormais passibles de deux ans de prison et d’une amende de 200 000 F CFA. Un virage radical alors que les mesures homophobes, héritage du code pénal colonial français, avaient été supprimées.

Au Sénégal, où l’homosexualité est aussi punie par la loi, les pourfendeurs des droits LGBTQA+ n’hésitent pas à attiser les haines, au point de provoquer des épisodes d’une extrême violence comme la profanation du corps du jeune Cheikh Fall, dont la dépouille avait été déterrée et brûlée à Kaolack, le 29 octobre 2023.

L’idée d’une « homosexualité importée d’Occident » est un mythe tenace sur le continent. Les travaux de plusieurs chercheurs, notamment les auteurs de « Contester le genre et la colonialité » paru dans les pages de la revue Politique africaineen 2002, ont pourtant démontré que c’étaient au contraire les idées homophobes que le colonialisme avait importé – et parfois imposé – sur le continent, via les codes coloniaux.

SOURCE: www.jeuneafrique.com