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 d’ADHEOS

La Cour européenne des droits de l’Homme a condamné mardi la Géorgie pour n’avoir pas suffisamment protégé une marche homosexuelle à Tbilissi en 2012, violemment attaquée par des orthodoxes homophobes.
 
La CEDH avait été saisie par l’association géorgienne Identoba et quatorze personnes qui avaient participé à une gay pride en mai 2012 dans la capitale géorgienne (photo).
 
Une trentaine de militants de la cause homosexuelle avaient tenté de défiler sur la rue principale de cette ville très religieuse du Caucase du Sud, brandissant des drapeaux aux couleurs de l’arc-en-ciel et des pancartes où l’on pouvait lire "Stop à l’homophobie".
 
Mais ils avaient été bloqués par des contre-manifestants orthodoxes accompagnés de prêtres, qui les ont insultés et frappés, tandis que la police avait interpellé plusieurs militants homosexuels, officiellement pour les protéger, selon les explications données par le gouvernement géorgien à la CEDH.
 
Informées bien à l’avance de la manifestation, les autorités "avaient été spécifiquement invitées à protéger les manifestants contre des protestations prévisibles" de militants homophobes, a relevé la Cour.
 
Or les policiers, déployés en nombre limité, "ont laissé la tension dégénérer en violence physique". Et la police s’est mise à arrêter et évacuer "les victimes mêmes qu’elle avait été appelée à protéger", a dénoncé la CEDH.
 
En outre, seuls deux contre-manifestants ont été condamnés depuis à une amende d’un montant équivalent à 45 euros pour des atteintes mineures à l’ordre public, une sanction "pas suffisante" eu égard au "niveau de violence et d’agression non justifié" dont ont été victimes les requérants.
 
La Cour a conclu aux violations des principes de la liberté d’association et de réunion et de l’interdiction des discriminations.
 
L’Eglise Orthodoxe jouit d’une grande autorité en Géorgie, ex-république soviétique conservatrice de 4,6 millions d’habitants, où l’homosexualité est largement considérée comme inacceptable.