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 d’ADHEOS

Les Costariciens étaient appelés à voter ce dimanche au premier tour de l’élection présidentielle. La campagne électorale a été très centrée sur le mariage homosexuel et c’est un farouche opposant à cette mesure qui arrive en tête du 1er tour.
 
Les 3,3 millions d’électeurs devaient choisir parmi 13 postulants. Le prédicateur chrétien conservateur, Fabricio Alvarado, est arrivé en tête au premier tour avec 24,7% des voix. Son plus proche rival Carlos Alvarado réalise un score de 21,6%.
 
Un second tour aura lieu le 1er avril pour désigner le successeur du centriste Luis Guillermo Solis.
 
Fabricio Alvarado, député et pasteur évangélique de 43 ans du parti Restauration nationale (évangélique), s’est détaché ces dernières semaines du peloton, passant de 3% d’intentions de vote en décembre à 16,9%, mercredi, dans le dernier sondage.
 
Il le doit à une prise de position très ferme contre l’union de personnes de même sexe, après une récente décision de justice qui affecte tout le continent.
 
Le 9 janvier, la Cour interaméricaine des droits de l’homme (CourIDH), institution émanant de l’Organisation des Etats américains (OEA), a exhorté les pays de la région à reconnaître le mariage gay, marquant une évolution majeure en Amérique latine, région où les inégalités sont criantes pour la communauté LGBT.
 
Mêmes droits que les hétérosexuels
 
"Tous les droits patrimoniaux issus de liens familiaux de couples du même sexe doivent être protégés, sans discrimination par rapport aux couples hétérosexuels", a écrit la CourIDH, dont le siège est à San José, en réponse à une consultation du gouvernement du Costa Rica.
 
Bien que non-contraignante, cette décision exerce une pression sur les législations locales. Ce coup de semonce a fait irruption dans la campagne présidentielle, réveillant la fibre conservatrice des Costariciens, selon des experts.
 
Les sondages mensuels du centre d’études politiques (CIEP) de l’université du Costa Rica montrent un rejet massif, autour de 65% d’opinions défavorables, du mariage homosexuel, de l’usage récréatif de la marijuana, d’un Etat laïc et de l’avortement, même en cas de viol.
 
Jusqu’ici, dans ce petit pays vivant de l’écotourisme et réputé pour sa tradition démocratique et sa stabilité politique, les préoccupations des électeurs tournaient autour de la corruption et la hausse de la criminalité, due essentiellement à l’essor du trafic de drogue, qui ravage ses voisins.
 
Retrait de la CourIDH ?
 
Des thèmes sur lesquels l’avocat pénaliste Juan Diego Castro, 62 ans, issu du petit parti Intégration nationale (PIN, droite), a surfé avec succès grâce à un discours sécuritaire et la promesse de combattre ces fléaux.
 
Après avoir caracolé en tête jusqu’au mois de décembre, celui qui se présentait en public avec un balai, symbole de son intention de tout nettoyer, a plongé de 16 à 8,6%, selon la dernière enquête d’opinion. Fabricio Alvarado s’est dit prêt à retirer son pays de la CourIDH.