Depuis quelques semaines, des influenceur·se·s se présentant comme ivoirien·ne·s tiennent des propos violemment anti-LGBT+, appelant à l’agression des personnes LGBT+ de Côte d’Ivoire*. Abondamment relayés, ces messages menaçants se sont d’ores et déjà traduits par des agressions verbales et physiques de personnes LGBT+ ou supposées telles, principalement en Côte d’Ivoire mais aussi en France.
Les autorités françaises, et plus particulièrement les instances françaises de l’asile et des migrations, ainsi que les acteurs français du droit et de la diplomatie internationale, doivent tenir compte de cette brusque dégradation de la situation, dans un pays qu’elles avaient trop tendance à considérer, ces derniers mois, comme un refuge (finalement illusoire) pour les personnes LGBT+.
L’Ardhis a adressé des courriers à l’ambassadeur pour les droits des personnes LGBT, au délégué interministériel pour la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGBT (Dilcrah), au président de la Cour nationale du droit d’asile (CNDA), au directeur général de l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra) et à l’officier de liaison de la préfecture de police de Paris, pour que :
- soit confortée la reconnaissance, au sens de la Convention de Genève, du groupe social des personnes LGBT+ en Côte d’Ivoire,
- soient informées de la situation les personnes qui instruisent les demandes d’asile (officier·e·s de protection, président·e·s et juges assesseur·e·s à Montreuil et dans les chambres territoriales),
- soient empêchés d’agir, en France, les influenceur·se·s qui appelent à la haine et à la violence anti-LGBT+,
- soit renforcé, lors de la signature du contrat d’intégration républicaine, le volet consacré aux respect des droits des personnes LGBT+,
- soit facilitée, au moins temporairement, la délivrance de visas pour permettre aux personnes LGBT+ ivoiriennes de demander l’asile en France,
- soient mises en œuvre, à court terme et à plus long terme, des actions pour augmenter la sécurité et le droit des personnes LGBT+ et des associations qui les défendent en Côte d’Ivoire. *
SOURCE : ardhis.org