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 d’ADHEOS

Les Etats-Unis ont averti mercredi 10 décembre l’Ouganda que les tentatives persistantes de durcir sa législation contre les homosexuels nuisaient à son économie et repoussaient les investisseurs.
 
L’Ouganda – où les relations dites « contre nature » sont déjà passibles de la perpétuité depuis une loi datant de la colonisation britannique – avait adopté en décembre 2013 une nouvelle législation réprimant notamment la « promotion de l’homosexualité » et rendant obligatoire la dénonciation des homosexuels.
 
Cette loi, dont une version initiale prévoyait la peine de mort pour certains homosexuels, avait déclenché un tollé international et avait été annulée en août par la Cour constitutionnelle, qui avait constaté l’absence de quorum lors du vote, mais ne s’était pas prononcée sur le fond. Les députés ougandais ont l’intention de déposer avant la fin de la session parlementaire, en décembre, un nouveau projet de texte antihomosexualité, reprenant largement les dispositions précédentes.
 
MARQUES OUGANDAISES « ABANDONNÉES »
 
« Cette question ne s’est pas seulement avérée controversée, elle a également rongé la croissance économique », a expliqué l’ambassadeur américain en Ouganda, Scott DeLisi, à une délégation d’un organisme américain de promotion des affaires en Afrique, selon le texte du discours posté sur le site Internet de l’ambassade.
 
« Les touristes ont changé de destination, des conférences ont été relocalisées, des acheteurs de café ont abandonné les marques ougandaises », a affirmé l’ambassadeur américain, dont le pays est l’un des principaux partenaires de l’Ouganda. « Des investisseurs potentiels m’ont dit que leurs inquiétudes quant aux réactions de leurs administrateurs et de leurs clients les avaient fait revenir sur leur choix de faire de l’Ouganda un partenaire », a-t-il expliqué.
 
« NOUS ALLONS RÉGLER ÇA »
 
Le président ougandais, Yoweri Museveni, pourtant pourfendeur de l’homosexualité, a déjà averti les parlementaires de réfléchir à l’impact sur le commerce et la croissance économique de l’adoption d’une nouvelle législation antihomosexualité.
 
La ministre ougandaise du commerce, Amelia Kyambadde, a assuré à la délégation américaine que l’Ouganda, où la loi est très populaire, allait trouver « un terrain d’entente ». « Cela ne devrait pas vous inquiéter, a-t-elle déclaré, selon des propos rapporté par le quotidien ougandais Daily Monitor. Nous allons régler ça. »
 
En septembre, sous la pression de défenseurs de la cause homosexuelle, un hôtel du Texas avait annulé la réservation d’une chambre pour M. Museveni, venu s’adresser à des investisseurs locaux, alors que l’Ouganda cherche à exploiter de potentielles gigantesques réserves de pétrole sur son territoire.