Comment faire son coming out ?

  •  Posez-vous les bonnes questions
 – Pourquoi faire mon coming-out ?
Ça a l’air bête comme question… Mais il n’y a pas d’obligation à faire son coming-out. Chacun gère sa vie comme il veut. Même si   c’est une étape indispensable dans la vie de tout homo qui se respecte, après tout, c’est une décision qui ne regarde que vous.
  
– Est-ce le bon moment pour moi ?
Si vous dépendez encore financièrement de vos parents, peut-être vaut-il mieux attendre un peu. Prendre le risque de se retrouver à la rue ou de ne pas pouvoir finir ses études, c’est vraiment dommage. Et même sans aller jusqu’à ces extrêmes, ça peut vraiment rendre la vie désagréable si tout le monde fait sans arrêt la gueule à la maison.
En dehors de cet aspect des choses, le bon moment pour soi, c’est celui où l’on est soi-même au clair avec son homosexualité. C’est-à-dire sûr d’être homo, mais aussi et surtout quand on est zen avec ça. Si vous vous sentez encore coupable ou mal à l’aise, il vaut peut-être mieux attendre de pouvoir présenter les choses calmement. Les parents sautent rarement de joie en apprenant que leur enfant est homo. Si en plus, tout ce que vous êtes prêt à leur répondre, c’est "oui, vous avez raison, c’est très mal, c’est une catastrophe", ça ne risque pas de les aider à accepter… 
 
  
  • Essayez d’imaginer la réaction de ceux à qui vous voulez annoncer votre homosexualité
 Parce que si vous pouvez prévoir leurs réactions, vous pourrez préparer vos arguments, ou votre façon de présenter les choses. On dirait une préparation pour un entretien d’embauche, hein ? Oui, c’est pas très cool… Mais plus vous serez prêt, plus vous avez de chances que ça se passe bien.
 
Pour vous préparer un peu, profitez de l’expérience des autres : consultez les témoignages de ceux qui ont déjà fait leur coming-out, discutez avec eux, rencontrez des gens avec qui parler via les associations gay, ou passez un coup de fil à l’une des lignes d’écoute (anonyme) qui existent comme par exemple La Ligne Azur (0810 20 30 40)

  
 
  • Réfléchissez aux conséquences de votre coming-out
Demandez-vous ce que cela risque de changer pour vous. Si vous pensez que vos parents vont ne plus vouloir entendre parlez de vous, alors poussez la réflexion jusqu’au bout. Imaginez les conséquences concrètes. Et pensez alors à ce qui est le plus important pour vous. Passer Noël sans eux, ou avec eux mais sans votre chéri(e) si vous en avez un(e) ? Ne plus avoir de nouvelle de votre famille, ou devoir filtrer tous vos appels téléphoniques si vous habitez à 2 ?   
 
 
  • Le mot de la fin à Alfred de Musset :
 "On est souvent trompé en amour, souvent blessé et souvent malheureux ; mais on aime, et quand on est sur le bord de sa tombe, on se retourne pour regarder en arrière et on se dit : j’ai souffert souvent, je me suis trompé quelquefois, mais j’ai aimé. C’est moi qui ai vécu, et non pas un être factice créé par mon orgueil et mon ennui".
[On ne badine pas avec l’amour, 1834] 

Définition

Le coming out, contraction de l’expression coming out of the closet (littéralement : « sortir du placard ») désigne principalement l’annonce volontaire d’une orientation sexuelle ou d’une identité de genre. Ce fait de « rester dans le placard » tend à diminuer au regard d’une acceptation grandissante de l’homosexualité comme une caractéristique privée. Le coming-out peut se faire dans un ou plusieurs milieux : la famille (proche/éloigné), les amis, le travail, les voisins, etc.

 
Être in désigne des personnes qui s’autodéfinissent gay, lesbiennes, bisexuels ou trans(genre/sexuel), mais qui ne l’annoncent pas, par peur du rejet ou de la discrimination que cela peut engendrer, ou simplement par discrétion. Être out, à l’inverse, signifie ne pas dissimuler son orientation sexuelle ou son identité de genre. Être outé, c’est voir ces caractéristiques rendues publiques sans son consentement, voire contre sa volonté.
 
L’outing est un procédé, contesté, de déclaration publique de l’homosexualité d’une personne qui souhaite la garder secrète, souvent dans un but politique (par exemple, dénoncer une divergence entre style de vie privée et propos publics). Act Up a notamment menacé en 1999 d’« outer » un député, homosexuel et présent à la manifestation anti-Pacs du 31 janvier 1999 où ont été entendus des slogans homophobes, mais ne l’a pas fait.
 
 

Histoire du coming-out

Le coming-out a été imaginé, comme un moyen d’émancipation, en 1869 par l’Allemand Karl Heinrich Ulrichs, défenseur des droits des homosexuels. Réalisant que l’invisibilité était un obstacle majeur pour changer l’opinion publique, il recommanda aux homosexuels de faire leur coming-out.

 
Iwan Bloch, physicien juif allemand, dans l’ouvrage fondateur de la sexologie, La vie sexuelle de notre temps (Das Sexualleben unserer Zeit in seinen Beziehungen zur modernen Kultur) (1906) invite les homosexuels âgés à se déclarer à leur familles et amis hétérosexuels.
 
Magnus Hirschfeld aborde à nouveau le sujet dans sa principale œuvre L’Homosexualité chez les hommes et les femmes (1914) dissertant sur l’impact social et légal qu’aurait le coming-out de centaines d’hommes et de femmes de rang auprès de la police, afin d’influencer le législateur et l’opinion publique.
 
Le premier Américain important à déclarer publiquement son homosexualité est le poète Robert Duncan. En 1944, il signe de son propre nom, un article du magazine anarchiste Politics, dans lequel il affirme que les homosexuels sont une minorité persécutée.
 
En 1951, Donald Webster Cory, dans son étude L’Homosexualité en Amérique – une approche subjective écrit : « La société m’oblige à porter un masque… Partout où je vais, en tout temps et dans toutes les couches de la société, je feins. » Cory est un pseudonyme, mais sa description franche et ouvertement subjective a stimulé l’émergence d’une conscience homosexuelle et le mouvement homophile naissant.
 
Mattachine Society, société clandestine et très déterminée, fondée à Los Angeles en 1950, par (en) Harry Hay et d’autres vétérans de la campagne de Henry Wallace aux primaires présidentielles, a également manifesté publiquement avec de nombreux gays après que Hal Call a pris la tête du groupe à San Francisco en 1953.
 
Dans les années 1960, Franklin E. Kameny ((en) Franck Kameny) monte au créneau. Licencié de son poste d’astronome de l’armée pour comportement homosexuel, il refuse de partir aussi gentiment. Il attaque ouvertement le renvoi, usant de tous les recours possibles jusqu’à la Cour suprême des États-Unis. Porte-parole d’un mouvement grandissant, il défend les actions publiques mais non-apologiques. Sa conviction première est : « nous devons inspirer à la communauté homosexuelle un sens des valeurs de l’homosexualité inviduelle » et qui ne peut être atteint qu’au travers de campagnes ouvertement conduites par les homosexuels eux-mêmes. Sa devise est Gay is good.
 
En France, le premier coming-out « grand public » a lieu le 10 janvier 1972, dans un entretien publié par le Nouvel Observateur intitulé La Révolution des homosexuels. Son auteur y parle à la première personne et le commence par un très sobre mais retentissant « Je m’appelle Guy Hocquenghem. J’ai 25 ans… » Sa mère lui répond par une lettre ouverte dans le même magazine le 17 janvier 1972.