NEWS
Les actualités
 d’ADHEOS

Inspiré d’un crime homophobe perpétré près de Liège en 2012, “Animals” de Nabil Ben Yadir est un film poignant. En accord avec le père de la victime, le cinéaste a fait le choix de montrer la violence de l’agression. Pour l’exemple.

Dans Animals qui sort ce mercredi 15 février, le réalisateur Nabil Ben Yadir a fait le choix judicieux de montrer la violence. Car pour se rendre compte de l’inhumanité d’un groupe d’hommes faisant subir à un autre quarante minutes d’actes dégradants, barbares et, finalement, mortels, il faut les images. Le monde d’aujourd’hui ne comprend que ça. Le film ne va pas jusqu’à l’insoutenable, mais met en scène l’agression, filmée au portable par les bourreaux.

Animals s’inspire du meurtre homophobe de Ihsane Jarfi en avril 2012 commis par quatre sauvages qui ont enlevé ce jeune gérant d’une boutique de fringues, à la sortie d’un bar gay liégeois, avant de le battre à mort en rase campagne. Son corps a été retrouvé deux semaines plus tard, son agonie avait duré entre quatre et six heures.

“Nous ne sommes pas des animals !”

Dans le film, que Nabil Ben Yadir a réalisé avec l’assentiment et le soutien du père de la victime Hassan Jarfi, Ihsane est devenu Brahim mais à part ça, le personnage incarné avec conviction par Soufiane Chilah, ressemble comme deux gouttes d’eau à la victime. Jeune homme affectueux, serviable, joyeux mais qui cache sa véritable nature à certains membres de sa famille, Brahim a l’avenir devant lui. La fatalité et l’intolérance en décideront autrement.

Depuis l’assassinat homophobe d’Ishane, sa famille s’est resserrée autour de son chagrin. Son père Hassan a depuis entamé un combat forcené contre l’homophobie. Il a écrit un livre bouleversant, Le couloir du deuil, et a créé une fondation qui, inlassablement, se bat contre l’intolérance.

Pour son film, Nabil Ben Yadir a choisi un barbarisme prononcé par un des bourreaux (les agresseurs ont été condamnés à la réclusion criminelle à perpétuité pour trois d’entre eux et à 30 ans de prison pour le dernier). Lors d’une séance du tribunal, l’un des agresseurs (ils n’ont formulé aucun regret face à la famille) a déclaré : Nous ne sommes pas des animals !

Non, même pas : les animaux ne tuent jamais par haine.

 

SOURCE : lanouvellerepublique.fr