Fondée à Saintes en 2005, l’association ADHEOS propose ce samedi 10 mai à Saint-Saturnin-du-Bois un rendez-vous inédit dans le département, pensé comme un trait d’union entre les campagnes et la communauté LGBTI.
C’est une première en Charente-Maritime : l’association ADHEOS (association nationale d’Aide, de Défense Homosexuelle, pour l’Égalité des Orientations Sexuelles) organise son premier « RuraLGBT » ce samedi 10 mai à Saint-Saturnin-du-Bois, au cœur du tiers-lieu « À la Motte ». L’idée ? « Parler des identités de genre et des orientations sexuelles dans un lieu atypique », expliquent les membres d’ADHEOS.
« Nous souhaitons aussi favoriser les rencontres entre le monde rural et la communauté LGBTI », souligne Riyana Vigeon, la présidente de cette association fondée en 2005 à Saintes. Pour célébrer ses 20 ans, l’association enchaîne actuellement les manifestations et a imaginé cette « RuraLGBT » comme un trait d’union entre les campagnes et la communauté LGBTI (lesbienne, gay, bisexuel-le, transgenre, intersexe).
Accompagner les victimes
Au programme, dès 14 heures : des ateliers créatifs, des stands d’informations, conférences et rencontres agrémentés d’une scène ouverte et d’un concert gratuit (à partir de 20h30). Ce premier « RuraLGBT » se veut « festif et bienveillant », assure Riyana Vigeon qui a elle-même grandi dans un village de Charente-Maritime dans les années 1980 sans jamais oser affirmer ses propres orientations.
« J’ai longtemps rasé les murs et suis rentré dans le moule. Je pensais que le monde rural était fermé. J’ai eu une vie d’homme hétéro, j’ai eu des enfants avant de faire mon coming out en 2021 », explique Riyana Vigeon qui s’est depuis réinstallée dans ce même village. « Il n’y a aucune animosité, uniquement de la bienveillance », se réjouit aujourd’hui cette bénévole et militante.
Fondateur d’ADHEOS voilà deux décennies, Frédéric Hay a passé la main et occupe désormais le poste de trésorier. Lui appelle à « continuer le combat » pour davantage d’inclusion et pour la défense des minorités sexuelles. « Nous avons toujours besoin d’ADHEOS, et peut-être plus encore à l’heure actuelle… Nous assistons à une inflation des procédures judiciaires et à une augmentation des faits délictuels liés à l’homophobie », assure Frédéric Hay. L’association qui accompagne les victimes n’hésite pas en effet à se constituer partie civile dans de nombreuses affaires. ADHEOS comptabilise près de 250 membres et s’appuie sur une antenne à La Rochelle et sur un centre LGBTI à Angoulême et à Niort.
- SOURCE LE PARISIEN
