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 d’ADHEOS

Un an après l’assassinat d’Eric Ohena Lembembe, journaliste et militant de la cause homosexuelle au Cameroun, "la justice est au point mort", dénonce vendredi la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH). 
 
Eric Lembembe a été retrouvé mort à son domicile à Yaoundé le 15 juillet 2013, après avoir subi de nombreuses tortures.
 
D’après ses amis, il a été battu à mort par ses agresseurs, son cou et ses pieds ont été brisés, son visage, ses mains et ses pieds brûlés au fer à repasser.
 
Il était un militant reconnu au Cameroun où l’homosexualité est passible de cinq années d’emprisonnement, et un proche collaborateur de l’organisation Human Rights Watch (HRW).
 
"Le constat est accablant : enquête bâclée, instruction bloquée et dédain voire intimidation des proches de la victime", dénonce la FIDH dans un communiqué publié conjointement avec plusieurs Ongs camerounaises de défense des droits humains
 
"Dans un premier temps assignée au commissariat du 1er arrondissement de Yaoundé, l’enquête est ensuite menée par l’administration centrale de la Sûreté nationale, avant d’être finalement transmise à un juge d’instruction qui, un an après l’assassinat, n’a fait que convoquer la mère, la soeur et le frère d’Eric Ohena Lembembe dans une procédure et au moyen d’actes aux nombreuses irrégularités : aucune photo ni empreinte n’a été prise sur la scène du crime, le certificat de genre de mort ne mentionne pas les brûlures et autres blessures visibles sur le corps", accuse le communiqué.
 
"Une absence de volonté politique de faire la lumière sur les circonstances de cet assassinat", poursuit la FIDH alors que "parallèlement, la famille et les proches de la victime font face à ce qui peut être qualifiés de mesures d’intimidation.
 
Plusieurs amis et la famille d’Eric Lembembe ont été placés en garde à vue par la police au début de l’enquête, les proches et témoins convoqués par le juge d’instruction n’ont encore jamais été entendus malgré les démarches et relances effectuées par les avocats de la partie civile".
 
La FIDH appelle enfin les autorités camerounaises "à mener une enquête indépendante, effective, rigoureuse, impartiale et transparente afin d’identifier les responsables et les traduire devant un tribunal indépendant, compétent et impartial".
 
De nombreuses Ongs dénoncent régulièrement les arrestations et emprisonnements de personnes homosexuelles au Cameroun, de même que les nombreuses pressions et menaces à l’égard des défenseurs de leurs droits.