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 d’ADHEOS

L’association Gay de Bahia a recensé les meurtres homophobes et transphobes au Brésil en 2012. Il a compté 336 victimes, soit une toutes les 26 heures. Dans plus de 70% des cas, le meurtrier n’a d’ailleurs pas été identifié…
 
Les meurtres d’homos et de trans ont augmenté de 26% en 2012 au Brésil par rapport à 2011, avec 336 victimes soit une toutes les 26 heures. Des chiffres indiqués par l’anthropologue Luiz Mott (photo ci-contre), fondateur du Groupe Gay de Bahia (GGB), association pour la défense des droits des LGBT. «C’est choquant, pratiquement la moitié des meurtres de transsexuels dans le monde l’année dernière ont été commis au Brésil. Il y en a eu 128 contre 15 aux États-Unis par exemple», souligne l’anthropologue, auteur d’une étude qui recense depuis 30 ans ce type de crimes au Brésil.
 
L’étude annuelle du GGB détaille que 188 gays, 128 transsexuels, 19 lesbiennes et deux bisexuels ont été tués en 2012. Ces 336 meurtres en 2012 représentent une hausse de 177% par rapport à la moyenne des sept dernières années – qui est de 110 meurtres annuels. «Le plus choquant aussi, c’est le degré d’impunité. Dans plus de 70% des cas, le meurtrier n’a pas été identifié», ajoute Luiz Mott.
 
Groupes évangéliques et catholiques
La majorité des victimes (152) a été recensée dans le nord-est du pays. «La région nord-est est de loin la plus homophobe du Brésil», selon l’anthropologue. Ces meurtres sont selon lui le «reflet de la violence généralisée et de l’homophobie culturelle»: «Ici à Salvador de Bahia et la banlieue (nord-est), on recense 20 homicides par week-end et les homosexuels sont parmi les personnes les plus vulnérables. En raison du machisme et des préjugés, beaucoup d’hommes tuent des homosexuels, imprégnés qu’ils sont de l’idéologie selon laquelle les gays sont lâches et que les juges seront indulgents». «Au Brésil, il faut des politiques publiques pour combattre le problème. Il faut adopter la loi contre l’homophobie comme celle qui a été adoptée contre le racisme.»
 
En dépit de ces données alarmantes, le projet de loi de pénalisation de l’homophobie fait face à la résistance des groupes évangéliques et catholiques et dort depuis des années dans un tiroir au Parlement.