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 d’ADHEOS

Victoire et Mattéo, tous les deux transgenres, ont accueilli mi-février une petite fille, née d’une grossesse spontanée, sans PMA. Le fruit d’un long combat pour devenir parents, et qui se poursuit désormais pour faire reconnaître leur statut à l’état civil, face au vide juridique qui entoure la filiation des personnes transgenres.

Avah est née le 19 février, avec déjà une histoire hors du commun. Avah est la fille de Victoire, une femme transgenre et Mattéo, un homme transgenre. Ainsi, c’est Mattéo qui a porté la petite fille durant neuf mois, avant de lui donner naissance aux côtés de sa compagne, au centre hospitalier Jacques Cœur de Bourges (Cher). Les heureux parents ont tenu à témoigner publiquement de leur histoire, relayée par l’hôpital sur les réseaux sociaux.

Avah est née le 19 février, avec déjà une histoire hors du commun. Avah est la fille de Victoire, une femme transgenre et Mattéo, un homme transgenre. Ainsi, c’est Mattéo qui a porté la petite fille durant neuf mois, avant de lui donner naissance aux côtés de sa compagne, au centre hospitalier Jacques Cœur de Bourges (Cher). Les heureux parents ont tenu à témoigner publiquement de leur histoire, relayée par l’hôpital sur les réseaux sociaux.

Il s’agit de la première grossesse spontanée, sans recours à la procréation médicalement assistée (PMA), issue de deux parents transgenres que le centre hospitalier Jacques Cœur a suivi. Tout a été mis en œuvre « pour se rapprocher le plus possible d’une situation classique. Il n’y avait pas de raison de faire une prise en charge différente. L’équipe a fait comme d’habitude », a témoigné auprès du Berry républicain le docteur Julien Cirier, chef du service de gynécologie obstétrique de l’hôpital.

Une belle concrétisation pour Victoire et Mattéo, qui se sont battus pendant trois ans pour voir naître la petite Avah. Après avoir un temps envisagé la PMA, le couple a fait le choix d’une grossesse spontanée, ce qui n’a pas été sans conséquence sur leur vie quotidienne : ils ont notamment dû interrompre leurs traitements hormonaux qui leur permettent de correspondre à leur identité de genre, et Victoire a dû reporter des interventions chirurgicales qu’elle souhaitait effectuer pour achever sa transition, a-t-elle expliqué au quotidien local.

Une situation complexe pour l’état civil

Si les parents et la petite fille se portent bien, pour l’État, la situation apparaît pour autant plus complexe. Leurs transitions ayant été reconnues par les services de l’État, Mattéo est bien un homme pour les autorités, autant que Victoire est une femme. Quand a commencé la grossesse de Mattéo, le couple s’est alors retrouvé face à un vide juridique, comme il l’explique au Berry républicain : « Ça bloque tous les logiciels. La mutuelle, la Sécu, la CAF… Le dossier est toujours bloqué à la Sécu. Dès le début de ma grossesse, tout a été bloqué. »

À l’état civil, même rengaine, alors que le couple avait entamé dès juin 2022 des démarches pour éviter tout problème. Si l’acte de naissance établit bien qu’ils sont parents de la petite fille, le livret de famille mentionne Mattéo comme… la mère d’Avah. La faute à un vide juridique : depuis la fin de la stérilisation obligatoire des personnes transgenres, en 2016, aucune loi n’est venue établir les règles en cas de filiation. Auprès de leur avocate, Victoire et Mattéo continuent les démarches pour être reconnus justement mère et père de leur fille.

SOURCE : leparisien.fr