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 d’ADHEOS

Trois jeunes étaient jugés hier après-midi pour les violences commises dans le tramway, dimanche avant l’aube, à Bordeaux.
 
il est parti en prison pour deux mois avec un regard noir pour deux des victimes, venues écouter la décision des juges du tribunal correctionnel de Bordeaux. Maximilien, 18 ans depuis quelques semaines, a été condamné hier à dix mois de prison dont deux ferme et a été incarcéré au centre pénitentiaire de Gradignan à l’issue de l’audience (lire aussi sur www.sudouest.fr). Les juges ont suivi à la lettre les réquisitions du substitut du procureur Solenne Motyl à l’encontre de ce jeune Pessacais, jugé dans le cadre d’une procédure de comparution immédiate, après des violences commises dans le tramway dimanche.
 
Maximilien n’était pas seul. Ni au moment de l’agression, ni dans le box des prévenus. Deux comparses ont écopé de quatre et cinq mois de prison avec sursis et mise à l’épreuve. D’autres agresseurs se sont évaporés dans la nature. « D’autres ont participé à la bagarre, on le sait grâce à la vidéosurveillance mais évidemment, ils ne se sont pas dénoncés, soupire le ministère public. Ce ne sont donc peut-être pas les trois seuls, mais ces trois-là ont participé aux faits. »
 
Un acharnement
 
Dimanche avant l’aube, entre les arrêts Quinconces et Grand-Théâtre (ligne B), trois jeunes avaient été tabassés dans et en dehors du tramway, et l’un d’eux avait été roué de coups de matraque télescopique par Maximilien. Les deux autres seraient des suiveurs, auraient tenté de calmer le jeu. Laconique, impatient, Maximilien explique : « Retour de boîte. Dans le tram, un des jeunes me propose quelque chose qui ne m’a pas plu. » Une faveur sexuelle, assure et accuse-t-il. « Il a insisté, ça m’a énervé, on s’est battus. »
 
« Il a commencé par une remarque homophobe, corrige une des victimes. Par jeu et aussi pour lui répondre, on s’est pris la main, on a parlé du mariage pour tous, il est venu nous frapper. C’est gratuit et disproportionné. »
 
« Moi je me suis interposé, témoigne le plus grièvement blessé des jeunes passagers. Alors j’ai pris des coups de partout. J’ai été jeté à terre, j’ai pris des coups de pied. » Il joint le geste à la parole, se tord pour montrer les séquelles de ses blessures, les bleus, le sang séché. « Je venais de prendre une tempête de coups, mais j’ai vraiment eu peur quand j’ai vu la matraque. » Sa voix se casse quand il décrit un acharnement, un lynchage au sol.
 
Déjà une affaire de violence
 
« Ces jeunes ne demandaient rien à personne », déplore Me Julie Elduayen pour la partie civile. Pour le ministère public, « sans doute des propos peu intelligents et les effets de l’alcool ont-ils contribué à envenimer la situation. » Pour les deux mois ferme requis, la magistrate estime que « le mandat de dépôt se justifie ». Maximilien a en effet déjà fait parler de lui il y a deux mois, alors qu’il était encore mineur, dans une affaire de… violence. Me Stéphanie Lacreu demande la relaxe pour un des prévenus « qui n’a fait que suivre le mouvement » et la clémence pour l’autre, pas vraiment reconnu comme auteur de coups. Les réquisitions paraissent sévères à Me Uldrif Astié, qui défend Maximilien et qui cherche « une marche possible entre la justice des mineurs et un mandat de dépôt à l’audience ». Il ne sera pas entendu.