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 d’ADHEOS

Le temps de la polémique, où le maire de la ville refusait de célébrer l’union des deux hommes, semble désormais loin. Malgré la présence d’opposants, rien n’a terni la noce.  
 
C’était un samedi comme un autre à Matha. Enfin presque. Car une heure avant la cérémonie qui devait consacrer l’union de Bernard et de Peng à l’Hôtel de ville, quelques curieux attendaient « l’événement ». Ainsi, ce Mathalien (qui tenait à préserver son anonymat) ; « je n’ai rien contre ce mariage… je crains surtout que certains viennent faire le bazar ! » Ce qui n’est pas arrivé. L’épicière, dont la boutique fait face à la mairie, tenait le même discours : « Moi, je suis pour un monde de liberté et pour la paix… j’espère que la foule (NDLR : près de 500 invités venus du monde entier participaient à la noce) passera par mon épicerie… »
 
Le temps de la polémique – on se souvient que le maire de Matha, Claude Binaud, avait refusé de célébrer cette union entre deux hommes – semble bien loin. La gendarmerie était bien présente mais semblait sereine. Des opposantes au mariage pour tous étaient bien présentes « pour voir comment ça fait ».
 
« Polémique ridicule »
 
L’arrivée des deux époux, Bernard Rouhaud (le Mathalien) et de Peng Saenpinta (le Thaïlandais) fit sensation. Vétus de costumes blancs en soie et laine, Bernard et Peng effectuaient les 100 derniers mètres sous les applaudissements de leurs invités. À 16 heures, lors du rappel des articles du code civil, l’émotion de Wilfried Hairie, maire adjoint, était palpable. Celui qui avait accepté de célébrer cette union avait pourtant célébré des mariages auparavant. Quant aux époux, ils étaient tout simplement heureux. Simone, la maman de Bernard Rouhaud, était bien présente et semblait très fière de participer à cette cérémonie. Les consentements et les alliances échangés, le baiser sur la bouche donné, les mariés de Matha descendaient les escaliers de l’hôtel de ville et se trouvaient soudainement submergés par une pluie de lavande et de roses séchées. Ému, le couple prenait la pose pour tous leurs amis.
 
Devant quelques micros, l’ancien directeur de l’Alliance française de Bangkok ou encore de Delhi ne cachait pas sa joie : « Après cette polémique ridicule, la liberté et la tolérance ont gagné. » Rien ni personne n’a terni cette noce. Un autre mariage entre personnes de même sexe devrait avoir lieu avant la fin de l’année dans cette même commune. Fera-t-il l’objet d’une nouvelle polémique ou, à l’image de la fête d’hier, donnera-t-il lieu à un instant simplement émouvant consacrant l’union de deux personnes qui s’aiment ?