Le nageur Daniel Kowalski, triple médaillé aux Jeux olympiques de 1996, médaillé d’or en relais en 2000 et six fois champion du monde, a fait son coming out ce week-end dans un journal
En fin de carrière, il était resté dans l’ombre des Ian Thorpe ou Grant Hackett. Pourtant, quelques années avant l’émergence de la nouvelle génération, c’est bien Daniel Kowalski qui dominait les épreuves de demi-fond. En 1996, le natif de Singapour avait remporté trois médailles aux Jeux d’Atlanta. En 2000, il avait été le cinquième homme du relais 4×200 qui a remporté l’or. Il a également à son actif six titres mondiaux. Alors, forcément, dans un pays où le sport en général et la natation en particulier tiennent une place si particulière, lorsqu’un champion de son rang sort du placard, le geste ne passe pas inaperçu.
«Etre capable d’écrire que je suis gay me remplit de liberté, de fierté et de soulagement.» Car ce samedi, Daniel Kowalski a fait son coming out dans une chronique publiée par le quotidien The Age. À 33 ans, l’ancien champion explique: «Malgré les moments sombres, pleins de peur et solitaires, être capable d’écrire ceci (qu’il est gay) me remplit de liberté, de fierté et de soulagement. J’ai vraiment la sensation que tout se passera bien.» Si le nageur a hésité si longtemps avant de faire une telle déclaration, c’est parce qu’il n’était pas en paix avec lui-même.
«Si j’avais eu des modèles, cela m’aurait aidé»
«J’ai lutté pendant très, très longtemps, écrit-il, je me suis demandé si être gay faisait de moi une mauvaise personne, mais je ne peux me battre plus longtemps contre celui que je suis vraiment et qui, dit simplement, est juste moi.» Daniel Kowalski aurait également souhaité, poursuit-il, pouvoir s’appuyer, plus jeune, sur des modèles de sportifs out.
«Je pense souvent, dit-il, que si j’avais eu des gens dont m’inspirer, sur qui lire des choses, et si ces gens avaient été des athlètes de haut niveau et qu’ils avaient été accessibles, des personnes qui avaient vécu les mêmes expériences que moi en tant que sportif, alors, cela m’aurait aidé. Mais pour avoir vécu la situation, je comprends pourquoi si peu de sportifs de premier plan ont fait leur coming out.» Après Ian Roberts et, plus récemment Matthew Mitcham, Daniel Kowalski est le troisième sportif de haut-niveau australien à faire son coming out. Mais le beau Matthew est jusqu’à présent le seul à l’avoir fait alors qu’il est encore en activité.