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 d’ADHEOS

Les termes de l’Equality Act, la loi sur l’égalité de 2010, conduisent en Grande-Bretagne à un étrange paradoxe. Les écoles peuvent promouvoir l’homophobie en classe mais doivent la punir en cours de récré…
 
Les écoles Britanniques doivent réprimer les actes homophobes. En revanche, rien ne leur interdit d’encourager l’homophobie. Un beau paradoxe. C’est pourtant ce qu’a affirmé le ministre de l’Education, Michael Gove, la semaine dernière. Début 2012, le président de la Fédération des syndicats britanniques (TUC) a interpellé le ministre. Il venait d’appendre qu’un livret homophobe avait été distribué dans une école du Lancashire, au nord de l’Angleterre, par un pasteur américain en 2010. La réponse du ministre a été claire: «La clause de l’Equality Act de 2010, qui condamne toute discrimination basée sur (…) l’orientation sexuelle, ne s’applique pas aux enseignements. Tout support utilisé dans les cours d’éducation sexuelles et relationnelles ne sont, par conséquent, pas soumis à cette clause».
 
Les écoles peuvent donc légalement s’appuyer sur des textes condamnant l’homosexualité, comme ce livret: «Masculinité pure: comment devenir l’homme que Dieu veut que tu deviennes». A l’intérieur on peut y lire: «L’acte homosexuel est une maladie, (il va) à l’encontre du projet de Dieu».
 
«L’acte homosexuel est une maladie»
Les Faith Schools (écoles religieuses), qui sont environ au nombre de 8.000 au Royaume-Uni, sont donc contraintes à l’hypocrisie puisqu’elles peuvent enseigner que l’homosexualité est condamnable mais doivent punir l’élève qui maltraite un de ses pairs à propos de sa sexualité réelle ou supposée. Toutes les écoles du pays, religieuses ou laïques, sont dans la même situation.
 
Pour Tony Fenwick, co-président de l’association «LGBT History Month», la déclaration du ministre signifie que «les établissements peuvent échapper à la loi et discriminer les personnes LGBT à travers leurs enseignements». Selon le Guardian, la controverse actuelle prouve que l’éducation sexuelle n’est pas encadrée de façon cohérente au Royaume-Uni. Le quotidien ajoute qu’un programme visant à en définir les objectifs a été mis au panier avec le changement de majorité, en mai 2010.
 
Deux tiers des élèves gays victimes d’actes homophobes
Le Premier ministre David Cameron avait pourtant, lors de la campagne, estimé que les écoles devaient enseigner «l’importance de légalité, qu’on soit homo ou hétéro». Le Syndicat national des enseignants britanniques avait, au printemps dernier, dénoncé le manque d’efforts effectués par les Faith Schools pour condamner l’homophobie: «Certaines de ces écoles se pensent au-dessus des lois et agissent en fonction de leurs croyances religieuses».
 
Selon l’association LGBT Stonewall, deux-tiers des élèves gays du pays auraient été maltraités à cause de leur sexualité, et 41% d’entre eux auraient été agressés physiquement.