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 d’ADHEOS

Le premier long-métrage du Belge Bavo Defurne sort en salles ce mercredi. A travers l’histoire d’un premier amour, il capte avec délicatesse le trouble adolescent face à l’homosexualité. TÊTU.com a rencontré le réalisateur.
 
On a découvert le cinéaste flamand Bavo Defurne (photo ci-dessous) avec ses courts-métrages qui ont fait le tour de tous les festivals gays. On avait déjà remarqué son style onirique et soigné et sa façon de capter le trouble adolescent face à l’amour et à l’homosexualité. Avec Sur le chemin des dunes, son premier long-métrage, il raconte avec brio, délicatesse et maîtrise une histoire simple: celle de Pim, 15 ans, qui s’amourache de son jeune voisin aussi fou et rebelle que Pim est sage et introverti.
 
Rencontre avec le réalisateur. 
 
TÊTU.com: Votre film est d’une telle densité émotionnelle que l’on se dit qu’il est basé sur une histoire personnelle. Est-ce le cas?
Bavo Defurne: C’est vrai qu’on pourrait facilement le croire, mais il est en fait basé sur un livre que j’ai découvert par hasard, d’un poète et dessinateur André Sollie qui l’a publié à l’âge de 60 ans. C’était son premier roman et à ce jour son unique œuvre, qu’il a écrit en s’inspirant de sa propre expérience. Ce livre m’a séduit car il évoque la jeunesse et le premier amour. En écrivant le scénario, j’ai beaucoup mis de moi dans l’adaptation. Le film a été montré au festival de Palm Springs aux Etats-Unis ou il y a une forte communauté homosexuelle âgée. Et nombre de spectateurs m’ont dit que ce film, c’était leur vie. Cela m’a touché car j’ai toujours voulu que Sur le chemin des dunes rappellent les premiers émois de l’amour…
 
 
Quand on connaît vos courts-métrages, on n’est pas surpris de découvrir la façon avec laquelle vous avez adapté ce livre, avec ce mélange de poésie et de réalisme qui les caractérise…
L’industrie du cinéma est très frileuse et conservatrice. Quand j’ai parlé de faire un premier long-métrage, on me disait très souvent: faites comme dans vos courts-métrages, mais en version longue. Cela tombe bien, c’est ce que je voulais faire! J’ai été très ému par le livre et je ne pense pas que j’aurais pu l’écrire moi-même. Mes courts finissent souvent sur une note douce amère. Le livre lui a une fin lumineuse, c’est ce que j’avais aussi envie d’explorer. En Belgique, le mariage homo est autorisé depuis longtemps. L’auteur André Sollie est aussi marié. Je suis loin de dire que la société est parfaite, mais il était important pour moi de montrer dans les films que des progrès sont accomplis, que des gays sont heureux. Je ne voulais pas refaire un Brokeback Mountain!
 
 
Comment avez-vous trouvé votre duo de jeunes comédiens, Jelle Florizoone et Mathias Vergels? Ils sont excellents!
Cette fois-ci et contrairement à mes courts-métrages, je suis passé par un casting professionnel. Ce fut l’enfer pour les trouver. J’ai vu plus de 200 jeunes comédiens. La peur d’avoir un rôle gay effrayait beaucoup de ces garçons, mais inquiétait surtout les parents. Cela m’a beaucoup touché. L’un deux, que nous avions sélectionné, nous a rappelé en pleurant car son père lui avait interdit d’embrasser un autre garçon, même pour le cinéma. L’acteur qui joue Gino tenait au rôle car il trouvait que l’Eglise et le pape exagéraient. C’était sa façon de militer!
 
La distribution féminine est, elle aussi, remarquable!
Ce sont des actrices professionnelles. Celle qui joue le rôle de la maman de Pim est très connue en Hollande.
 
 
Vous avez une façon très poétique de filmer la Flandre et ses côtes…
Je suis un garçon de la mer et en même temps je suis très romantique. Quand j’étais jeune, que je n’avais personne à qui parler, je partais seul dans la nature. Elle me rassurait. Je pense que beaucoup de jeunes ados, quand ils ont des émotions à exprimer, aiment le faire dans ce type de paysage.

Regardez la bande-annonce de Sur le chemin des dunes