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 d’ADHEOS

L’Ecosse est devenue mardi 4 février le 17ème pays à légaliser le mariage gay. Le Parlement écossais a voté pour la réforme à une écrasante majorité: 105 voix pour, 18 contre. Et la PMA pour les couples de femmes est légale comme en l’Angleterre, contrairement à la France après la reculade de François Hollande.
 
Si les organisations de défense des droits des homosexuels comme Equality Network et Stonewall Scotland, ont activement soutenu la loi autorisant le mariage entre personnes du même sexe, les Eglises catholique et presbytérienne d’Ecosse s’y sont opposées jusqu’au bout. Elles ont cependant obtenu le droit de ne pas célébrer religieusement des mariages homosexuels. Seuls les Quakers ont fait campagne en faveur du mariage gay et vont organiser des mariages homo dans leurs lieux de culte.
 
L’Ecosse suit l’Angleterre, où le mariage homosexuel est autorisé par la loi depuis le 17 juillet 2013. Et comme les Anglais, ils sont allés plus loin, en autorisant dés 2009 la PMA pour les couples de femmes.
 
Les deux nations du Royaume ont déjà reconnu aux gays le droit à l’adoption conjointe en 2002, et même -exemples uniques en Europe- la procréation pour autrui qui ouvre la filiation aux couples homosexuels masculins.
 
Le mariage gay a pour toile de fond une réalité européenne assez complexe. En matière d’égalité sexuelle et de droits dits LGBT (lesbiennes, gays, bi et transsexuels), le continent apparait très divisé entre pays traditionalistes et pays égalitaristes. Même si l’égalité sexuelle a fait de gros progrès sur le continent depuis une vingtaine d’année, pas loin d’une quinzaine de pays membres de l’UE ne vont guère au delà de quelques dispositions anti-discrimination.
 
Ce sont, pour beaucoup, les pays de l’Est de l’Europe, même si l’on peut considérer que la Lettonie et la Hongrie se sont montrées plus ouverts ces dernières années.
 
La France révolutionnaire puis conservatrice
 
Par rapport à de nombreux pays du continent européen et jusqu’à la légalisation du mariage gay en mai dernier, la France se classait, depuis plusieurs années, parmi les pays les plus rétrogrades pour les droits LGBT. Un paradoxe, lorsqu’on se souvient qu’elle fut le premier pays du monde à décriminaliser – et donc à autoriser – l’homosexualité dès 1791.
 
Pour ne prendre que les principaux pays d’Europe, cette décriminalisation est intervenue en 1889 en Italie, mais seulement en 1933 au Danemark, en 1944 en Suède, en 1967 en Angleterre, en 1969 en Allemagne, en 1979 en Espagne et en 1982 au Portugal.
 
Mais après le report de la loi sur la famille, la France renoue avec son conservatisme. La ministre déléguée à la Famille, Dominique Bertinotti, reconnait ainsi que la possibilité de recourir à la PMA pour les couples de femmes "ne se fera pas dans l’immédiat", mais dans quelques années…
 
L’Italie, pays le plus rétrograde
 
Cependant, comparé à l’Italie, la France est un pays progressiste concernant l’homosexualité. Dans ce pays, le fonctionnement de son régime parlementaire ainsi que les très fortes pressions exercées par l’Eglise catholique n’ont jamais permis de réunir une majorité législative favorable aux grandes revendications des militants LGBT.
 
Sans même parler de mariage, d’adoption ou de l’assistance médicale à la procréation, même l’union civile n’existe pas en Italie malgré les résolutions en ce sens votées par de nombreuses régions: Toscane, Ombrie, Emilie-Romagne, Latium, Campanie…
 
L’Allemagne ambivalente
 
L’Allemagne est, au regard des droit LGBT, un pays ambivalent. Fortement marquée par l’influence des églises dans la vie publique, la république fédérale n’a décriminalisé les relations homosexuelles qu’en 1968. Mais depuis, la société allemande a été marquée par un important militantisme en faveur de l’abolition des discriminations concernant l’orientation sexuelle.
 
Pourtant, ni la PMA pour les couples lesbiens, ni l’adoption conjointe, ni même le mariage homosexuel ne sont autorisée en république fédérale, en dépit de la position favorable des socio-démocrates et des pressions d’une partie de l’opinion publique. Seule l’adoption par l’autre partenaire de l’union civile de l’enfant génétique de son conjoint est possible.
 
Portugal: un pas en avant, un autre en arrière
 
Au Portugal, le mariage gay a été légalisé en juin 2010. En février 2012, le Bloco de Esquerda (Extrême gauche), soutenu par le PEV, le parti des Verts, avait déposé un projet de loi visant à mettre fin à cette situation curieuse du Portugal qui est le seul pays de l’Union européenne ayant autorisé le mariage gay sans prévoir la possibilité qu’ils aient des enfants.
Mais finalement, le texte n’a pas été adopté. En outre, les promoteurs de cette loi n’ont pas proposé la légalisation de la procréation médicalement assistée. Des restrictions d’autant plus singulières que la constitution portugaise interdit explicitement la discrimination du fait de l’orientation sexuelle.
 
L’Espagne, les Pays-Bas et la Belgique, pays très libéraux
 
En Espagne, le mariage homosexuel est légalisé depuis 2005. Quant à la procréation médicalement assistée, elle est également légalisée pour toutes les femmes quelles que soient leurs préférences sexuelles.
 
La Belgique a également une législation très avancée: les couples gays peuvent se marier depuis 2003, adopter des enfants depuis 2006 et les homosexuelles peuvent avoir recours à la procréation artificielle. C’est l’autre pays d’accueil pour les Françaises lesbiennes souhaitant avoir un enfant par procréation médicalement assistée.
 
Enfin, il faut rappeler que les Pays-Bas sont le premier pays du monde à avoir légalisé, en 2001, le mariage gay.
Ce rapide tour d’Europe montre que les droits homosexuels divisent les pays européens suivant des lignes de fracture inédites. Au sud, le progressisme ibérique contraste avec le conservatisme italien ou grec.
 
En Scandinavie, les législations très favorables aux gays n’empêchent pas la Finlande de ne toujours pas reconnaître le mariage homo.