Le gouvernement allemand a adopté mercredi une série d’avancées juridiques pour les couples homosexuels, critiquées par l’opposition pour leur portée limitée, trois jours après le "oui" irlandais au mariage gay.
"Une assimilation (du partenariat civil) au mariage n’est pas au programme de ce gouvernement", a indiqué lors d’une conférence de presse régulière Steffen Seibert, le porte-parole du gouvernement, balayant la comparaison avec les textes plus favorables adoptés à l’étranger.
"En Allemagne, nous devons trouver notre propre voie", a-t-il ajouté, assurant que le gouvernement poursuivait "l’objectif clair" de "ne pas discriminer" ces unions.
Le conseil des ministres a validé les 23 mesures d’un projet de loi présenté par le ministre social-démocrate de la Justice Heiko Maas (photo), favorable à une égalité de droits entre couples hétérosexuels et homosexuels mais en butte à l’opposition des conservateurs de la chancelière Angela Merkel sur ce sujet.
Ces changements législatifs visent à rapprocher du mariage les droits ouverts par les "partenariats enregistrés", une forme d’union introduite en 2001 par l’Allemagne pour les personnes de même sexe, notamment pour faciliter leur conclusion à l’étranger.
Les autorités allemandes délivreront par exemple à l’avenir, comme c’est déjà le cas pour les mariages, un certificat attestant qu’aucun obstacle juridique ne s’oppose à une telle union.
Alors que les Irlandais viennent d’approuver le mariage gay par référendum, la pression était forte dans le pays pour avancer à plus grandes enjambées.
Les nouveaux aménagements prévus sont "insuffisants et sans ambition", a ainsi déploré lundi le député Volker Beck, du parti d’opposition Vert, tandis qu’une des figures de proue du même parti, Katrin Göring-Eckardt, s’est dite "confiante" dans le fait que "le vote des Irlandais va accélérer l’égalité de traitement en Allemagne".
Certains conservateurs seraient favorables à une législation plus généreuse. "On pourrait penser que ce qui marche pour les Irlandais catholiques marche aussi pour nous", a ainsi déclaré Jens Spahn, membre de la direction du parti CDU, dans les colonnes du quotidien Die Welt de mardi.
"L’opinion publique est souvent plus avancée qu’on ne pense sur ces questions", a ajouté Jens Spahn qui affiche ouvertement son homosexualité au sein de la CDU.
Mais le vice-président de la CDU, Thomas Strobl, a critiqué mardi dans le Frankfurter Rundschau la "majorité de circonstance" en faveur du mariage gay et écarté une telle perspective, rappelant qu’elle ne figurait pas dans l’accord de coalition conclu fin 2013 entre conservateurs et sociaux-démocrates.
- SOURCE E LLICO