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 d’ADHEOS

Un foyer destiné aux réfugiés homosexuels, le deuxième en Allemagne, va ouvrir ses portes mardi à Berlin où il accueillera plus de 120 personnes, ont indiqué les responsables de l’association à l’origine du projet
La structure est située dans un immeuble de quatre étages de l’est berlinois où 29 appartements vont accueillir 122 réfugiés – gays, lesbiennes et transsexuels -, a indiqué lundi lors d’une conférence de presse Marcel de Groot, qui dirige "Schwulenberatung", une association de conseil à destination des homosexuels.
 
Une structure comparable, pouvant accueillir huit personnes, avait ouvert le 1er février à Nuremberg, la première du genre en Allemagne. Beaucoup de demandeurs d’asile homosexuels viennent de pays où leur orientation sexuelle "est considérée comme un crime", a rappelé Marcel de Groot. Pourtant une fois en Allemagne, ils continuent au sein des foyers à être victimes de violences, verbales ou physiques, de menaces ou de discriminations émanant d’autres réfugiés ou même, parfois, des personnels de sécurité, a-t-il déploré.
 
"Il y a des récits de violences (contre les homosexuels) dans les foyer d’accueil à Berlin", où, à l’image des autres centres d’hébergements du pays, la surpopulation interdit toute intimité, a-t-il ajouté, insistant sur "la nécessité absolue" d’un tel foyer afin que "les gens puissent y vivre sans crainte de la violence ou de la discrimination".
 
Beaucoup de candidats homosexuels à l’asile ne portent pas plainte auprès de la police parce qu’ils pensent que "cela aura une influence négative sur leur procédure d’asile", explique Stephan Jäkel, l’un des porteurs du projet au sein de l’association. "Certains sont "’seulement’ insultés", d’autres se font cracher dessus ou "sont menacés, il y a tellement d’exemples. La peur est insupportable, je le sais, j’ai connu ça", explique Mahmoud Hassino, journaliste syrien et activiste gay qui a fui la Syrie en 2014 et travaille désormais au "Schwulenberatung".
 
Selon l’association gay et lesbienne de Berlin-Brandebourg (LSVD), entre août et décembre 2015, 95 personnes se sont tournées vers elle pour signaler des cas d’agressions, dans ces seuls deux Länder. Il n’existe aucune statistique nationale en Allemagne sur les délits et crimes commis à l’encontre des minorités sexuelles dans les foyers d’accueil de migrants.