L’Allemagne, qui faisait jusqu’ici exception en Europe, voit l’extrême droite arriver de façon importante au Bundestag à la faveur des dernières élections fédérales. Une percée inquiétante pour la communauté LGBT.
Angela Merkel devrait continuer à diriger l’Allemagne, mais non sans difficultés.
En effet, son parti (CDU/CSU) arrive certes en tête du scrutin législatif mais avec un résultat médiocre avec 33% des suffrages.
Son principal opposant, le SPD (social-démocrate), connaît lui aussi un revers historique avec 20% des voix des électeurs.
C’est l’extrême droite qui bouleverse le paysage électoral allemand en réalisant une percée importante avec 13% de votes en faveur de l’AfD et en devenant la troisième force du pays.
L’Alternative pour l’Allemagne (AFD) est un parti traditionaliste, anti-migrants, anti-élite, homophobe et flirtant avec l’extrême droite.
Paradoxalement co-dirigé par Alice Weidel, une ancienne cadre de Goldman Sachs, lesbienne assumée, en couple avec une femme d’origine sri-lankaise avec qui elle élève deux enfants, cette formation représente un réel danger pour la communauté LGBT allemande.
Opposé au mariage gay qui a été fort heureusement légalisé au début de l’été dernier grâce une initiative de la la gauche parlementaire et la relative mansuétude tactique de la chancelière, l’AfD soutient le mouvement comparable à la Manif pour tous, outre-Rhin, qui n’a pas renoncé à tenter de faire abroger la loi instaurant l’égalité du mariage.
Sa dirigeante a d’ailleurs reconnu "honnêtement" cette semaine que son parti "n’apparaît évidemment pas au premier coup d’oeil comme la porte à laquelle frapper s’agissant des droits des homosexuels".
Si Angela Merkel peut se maintenir à la chancellerie, elle devra composer avec de nouveaux alliés. Le SPD a annoncé qu’il renonçait à une nouvelle coalition avec elle.
Les libéraux du FDP et les écologistes – opposés sur de nombreux sujets – vont donc être courtisés pour tenter de former une nouvelle alliance majoritaire.
Même si elle n’a aucune chance d’accéder au pouvoir, l’AfD sera en embuscade au parlement où elle disposera de 90 sièges et pésera naturellement sur les décisions gouvernementales. Avec le risque probable de droitiser la politique de Merkel pour ce qui sera sans doute son dernier mandat.
- SOURCE E LLICO