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 d’ADHEOS

«Je m’étais dit: je suis en Europe maintenant. En Allemagne, je n’ai plus besoin de me cacher.» Le coming-out de Rami, un jeune requérant syrien en Allemagne, était sans doute prématuré. Cet étudiant raconte avoir ensuite été la cible de harcèlement verbal et physique constant, dont une tentative de lui enflammer les pieds dans son sommeil.
 
Un reportage du «The Washington Post» rassemble trois autres cas de jeunes gays maltraités par leurs compagnons d’exil, dans les centres d’hébergement allemand. Début octobre, un homme a été hospitalisé à la suite de violences. Au moins sept réfugiés homosexuels, dont Rami, ont fini par être déplacés pour des raisons de sécurité, avec l’aide d’un groupe LGBT local. «On pensait qu’on laissait derrière nous ce type de traitement, explique Ahmed, mais dans le centre pour réfugiés, on avait l’impression d’être de retour en Syrie.»
 
Sensibilisation
La fédération gay-lesbienne LSVD de Berlin, qui dit recevoir trois à six appels de détresse chaque semaine, a lancé une campagne de sensibilisation à la diversité sexuelle à l’intérieur même des structures d’accueil. Les réactions sont souvent hostiles. «Ces attitudes ne seront pas abandonnées immédiatement», prévient Jouanna Hassoun, qui dirige le programme migrants à la LSVD. Mais il faut aussi compter sur une partie silencieuse des réfugiés. «Je n’ai aucun problème avec ça. J’aime la liberté d’ici. Chacun devrait vivre comme il l’entend», confie Ali Ahmad, un jeune père de famille afghan.