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 d’ADHEOS

Dans la nuit du 17 au 18 avril 2013 le propriétaire d’un bar fréquenté par des homosexuels avait été agressé par deux hommes. L’un d’eux a été condamné à deux ans de prison.
 
Il y a un an, deux hommes encagoulés dont l’un armé d’un revolver qui s’est révélé plus tard être un pistolet à bille, avaient agressé et frappé le propriétaire du bar le "Go West", rue Duffour-Dubergier, près de la place Pey-Berland, à Bordeaux. On était à l’époque en pleine agitation contre le mariage pour tous. Toutefois rien ne permettait d’affirmer à l’époque qu’il s’agissait d’une agression à caractère homophobe.
 
Ce n’est plus le cas depuis que les policiers de la brigade de répression des atteintes aux personnes de la Sûreté départementale, dont le travail a été salué par le vice-procureur Yves Squercioni, sont parvenus à l’issue d’une longue enquête à identifier et interpeller un des deux auteurs de cette agression (l’autre n’a toujours pas été identifié).
 
Maçon au chômage âgé de 21 ans, il a été condamné vendredi après-midi, en comparution immédiate devant le tribunal correctionnel à deux ans de prison dont quatorze mois avec sursis et mise à l’épreuve. Il n’a pas été placé en détention mais sera convoqué devant un juge des libertés et de la détention qui décidera ou non d’un éventuel aménagement (avec bracelet électronique par exemple) de cette peine de prison.
 
Pour le tribunal présidé par Caroline Barret, la dimension homophobe de l’acte ne faisait aucun doute au terme de l’enquête policière. Elle a notamment fait apparaître les photos de la page Facebook du jeune prévenu, avec de nombreuses photos qui illustraient son engagement au sein du Renouveau français, une des formations activistes d’extrême-droite.
 
Lorsqu’il a été interpellé, le jeune homme avait d’abord nié les faits avant de finalement tout reconnaître devant les éléments de preuve rassemblés par les policiers. Son avocat Me Renaud Pruvost, a demandé au tribunal de contextualiser les faits "qui se sont déroulés en plein mouvement contre le mariage pour tous, alors que les manifestants vivaient comme une injustice la répression dont ils ont fait l’objet".
 
"Loin de moi l’idée de soutenir cette pensée, ajoutait l’avocat après une remarque de la présidente lui demandant de faire attention a ses propos, "je parle simplement du climat de cette période où mon client et d’autres avaient le sentiment que c’était toujours eux qui prenaient."
 
Pour le vice-procureur Yves Squercioni, "ce qui s’est passé cette nuit là est à l’évidence un acte qu’on ne peut pas tolérer dans une démocratie." Il demandait deux ans de prison dont un avec sursis et mise à l’épreuve.