La ministre des Affaires sociales Marisol Touraine a annoncé mardi "saisir la justice" après la "censure" par "certains maires" d’une campagne de prévention contre le sida montrant des couples homosexuels, les élus jugeant les affiches contraires "aux bonnes moeurs" ou "provocantes".
"Pour la santé publique et contre l’homophobie, je saisis la justice après la censure par certains maires de la campagne de prévention du VIH", a écrit la ministre sur le réseau social Twitter, en réaction notamment à un arrêté d’interdiction pris par la municipalité d’Aulnay-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis, dirigée par un maire Les Républicains.
La campagne, lancée par le ministère des Affaires sociales et de la Santé, met en avant des couples d’hommes ou de femmes avec des messages tels que "Aimer, s’éclater, s’oublier. Les situations varient. Les modes de protection aussi".
Dans un arrêté signé lundi et dont l’AFP a eu copie, le maire LR d’Aulnay-sous-Bois Bruno Beschizza considère que ces affiches sont "contraires aux bonnes moeurs et à la moralité" et "portent atteinte à la dignité au risque de heurter la sensibilité de l’enfance et de la jeunesse". L’arrêté précise que ces affiches, diffusées notamment sur les abribus, "devront être retirées ou masquées".
A Angers, les mêmes affiches ont aussi été retirées "pour protéger les enfants les plus jeunes des visuels et des messages", selon le maire LR de la ville, Christophe Béchu, pour qui "le contenu et la forme de la campagne peuvent être ressentis comme provocants".
Une source proche de JC Decaux a expliqué à l’AFP qu’une dizaine de villes sur les 130 où la campagne est diffusée avaient écrit à la société d’affichage pour demander de retirer les affiches. Contractuellement l’entreprise est obligée de le faire à partir du moment où elle reçoit une demande écrite d’une municipalité, a-t-on précisé.
- SOURCE E LLICO