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 d’ADHEOS

Un séminaire organisé par le groupe protestant évangélique Torrents de vie a eu lieu à la mi-juillet en Ardèche. Les associations montent au créneau.
 
"Vous cherchez à être touché par la bonté de l’Éternel dans vos souffrances, vos difficultés, vos lieux cachés, vos relations et votre sexualité brisées ? Cette semaine est faite pour vous. Elle prend en compte qui vous êtes maintenant, elle vous permet d’être écouté et d’être à l’écoute, de déposer, de découvrir et de vous reposer… pour mieux repartir." À première vue, on pourrait presque croire à une petite cure d’été comme toutes les mouvances new age en proposent des dizaines chaque année pour faire le point et repartir du bon pied. Mais il n’en est rien.
 
Pour 410 euros par tête et par semaine, 700 euros pour un couple, l’association Torrents de vie propose ni plus ni moins de… devenir hétéro ! Ajoutez 23 euros et vous aurez le droit d’acquérir le manuel de travail subtilement intitulé "Vers une sexualité réconciliée". En revanche, point de détails sur le site internet concernant le programme du "Séminaire de restauration et de formation" et les activités censées agrémenter le séjour. Les organisateurs du stage n’ont, pour l’instant, pas répondu à nos sollicitations.

"Ni une maladie ni un choix"
 
Le dernier séminaire s’est déroulé du 15 au 21 juillet à Viviers, en Ardèche, dans des locaux, qui, selon le Figaro.fr, appartiennent à l’évêché. Mais selon Michel Martin, vicaire général du diocèse, l’Église catholique loue ses locaux à des associations sans nécessairement en connaître les activités ou le contenu des enseignements. Pour les associations qui luttent contre l’homophobie, c’en est trop. "L’homosexualité n’est ni une maladie ni un choix !" s’indigne l’Association d’aide, de défense homosexuelle, pour l’égalité des orientations sexuelles (Adheos).
 
Si Torrents de vie a décidé de se cacher en Ardèche, estime le président d’Adheos, c’est surtout parce qu’il n’existe dans le département aucune association membre de la fédération Lesbiennes, Gays, Bisexuels et Transgenres (LGBT). Les organisateurs ont, il faut croire, tiré des leçons du passé. Le dernier stage organisé à Toulouse en novembre 2011 avait été annulé en raison d’un mouvement massif de protestation. Aujourd’hui, une pétition est en ligne pour dénoncer l’absurdité d’un tel concept – concept qui prospère déjà aux États-Unis, en Australie, en Suisse ou au Royaume-Uni. À ce jour, le texte adressé au gouvernement et à la Mission interministérielle de lutte et de vigilance contre les dérives sectaires (Miviludes) compte déjà près de 37 000 signatures.