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 d’ADHEOS

Le challenge à la constitutionnalité des lois qui pénalisent la communauté homosexuelle a été rejeté par la juge Esco Henry. Ce vendredi 16 février 2024, elle a décidé que les plaignants n’avaient pas le droit de contester les lois, parce qu’ils vivent à l’étranger et que la législation en question protège la population contre le VIH et les maladies sexuellement transmises.

Le challenge à la constitutionnalité des lois qui pénalisent la communauté homosexuelle a été rejeté par la juge Esco Henry. Ce vendredi 16 février 2024, elle a décidé que les plaignants n’avaient pas le droit de contester les lois, parce qu’ils vivent à l’étranger et que la législation en question protège la population contre le VIH et les maladies sexuellement transmises.

Sean Macleish vit à Chicago. Il souhaite revenir vivre à Saint-Vincent et les Grenadines avec son partenaire. Mais les lois qui datent de l’époque coloniale sont encore en vigueur, ce qui entrave son projet de déménagement. Dans ce pays, tout acte de sodomie dans un cadre privé et même entre couples hétérosexuels, est puni de 10 ans de prison.

Sean Macleish et Javin Johnson ont contesté la constitutionnalité de ces interdits, visant à persécuter et marginaliser la population homosexuelle.

Selon les plaignants, “ces lois sont une violation de la Constitution de Saint-Vincent et les Grenadines, garante de la protection de toutes discriminations, de la vie privée et de la liberté de ses citoyens”.

Des lois qui protègent contre le SIDA

Sur le banc des accusés se trouvaient le garde des Sceaux et le représentant d’une dizaine d’églises différentes, constituées parties civiles.

Ces églises refusent de reconnaître l’homosexualité en déclarant devant la justice, que “ces relations sont autorisées uniquement entre un homme et une femme”.

Face à la justice, les groupes d’ecclésiastiques ont aussi déclaré que les homosexuels et autres pratiquants de rapports anaux sont “responsables du nombre élevé des cas de VIH et les Maladies Sexuellement Transmissibles à Saint-Vincent et les Grenadines”. 

Une question de santé publique ?

Dans sa décision, la Juge Esco Henry a maintenu que les plaignants n’ont pas le droit de contester la législation car ils ne résident pas dans le pays.

Elle a noté que sans ces lois, la santé publique de Saint-Vincent et les Grenadines seraient submergées par “un déluge incontrôlé de nouveaux cas de VIH”. Ces lois “protègent le système sanitaire de Saint-Vincent et les Grenadines. Il ne faut surtout pas les abroger. La législation n’est donc pas anticonstitutionnelle”, estime la Juge.

Sean Macleish et Javin Johnson doivent aussi dédommager le département de la justice à hauteur de 7500 dollars caribéens (l’équivalent de 2500 euros).

Faire appel ou pas ?

Les plaignants n’ont pas annoncé s’ils comptent faire appel. Dans une déclaration publiée dans le journal Washington Blade, Sean Macleish n’a pas caché sa déception.

Je vais définir mes options avec mon avocat parce que la liberté et l’égalité sont des combats justes.

Le plaignant, Sean Macleish dans la publication Washington Blade
Saint-Vincent et les Grenadines, restent l’un des six états de la Caraïbe où l’homosexualité est considérée comme un crime. Sainte-Lucie, la Dominique, la Jamaïque, le Guyana et la Grenade sont sur la même ligne.
SOURCE : FRANCE INFO