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 d’ADHEOS

 L’homme de 23 ans, avait violemment frappé et laissé inconsciente une jeune femme qui se promenait dans le centre-ville avec son amie. «Un procès confisqué par la promotion de la lutte contre l’homophobie» estime l’avocat du prévenu
 
 Ce réquisitoire pourrait faire figure de symbole, en cette journée mondiale de lutte contre l’homophobie. Trois mois d’emprisonnement ferme ont été requis lundi à l’encontre d’un homme de 23 ans, poursuivi pour avoir frappé une jeune femme de 31 ans en raison de son homosexualité, en août dernier à Metz (lire notre article).
 
 «Je l’ai insultée parce qu’elle était laide»
A la barre, le jeune homme, dont le casier judiciaire comporte déjà neuf condamnations, a reconnu avoir frappé la jeune femme à la tête – quatre jours d’incapacité temporaire de travail lui ont été reconnus -, mais a nié le mobile homophobe de son acte.
 
«Je ne pouvais pas savoir qu’elle était homosexuelle. Je l’ai insultée parce qu’elle était laide, je lui ai dit "Oh la grosse moche"», a tenté de se justifier le prévenu. «Ils disent que c’est homophobe parce que la partie civile sait que ça paie», a-t-il ajouté devant le tribunal. La réserve des tribunaux à reconnaître la circonstance aggravante d’homophobie ne lui donne pas vraiment raison.
 
De plus, la jeune femme, ainsi que deux personnes qui l’accompagnaient et un témoin qui passait dans la rue du centre-ville où s’est déroulée la scène de violence, ont affirmé que le prévenu avait proféré des insultes homophobes avant de «shooter dans la tête de la jeune femme», selon l’expression du témoin. La victime avait perdu connaissance quelques minutes avant d’être hospitalisée.
 
«Macho archaïque»
«Cette agression n’est pas purement gratuite : en réalité, le prévenu n’a pas supporté de voir deux jeunes femmes se tenir par le bras dans la rue», a expliqué l’avocat de la partie civile, Me Philippe Carmantrand, qui soutient «le caractère homophobe de l’agression». L’avocat de l’association LGBT Couleurs gaies, également partie civile, a dénoncé les dénégations du prévenu à la barre: «A la lâcheté de son geste, il ajoute la lâcheté de son attitude», a-t-il dit.
 
Le procureur de la République, décrivant le prévenu comme un «macho archaïque», «un de ceux qui portent leur virilité en bandoulière», a demandé une peine de trois mois d’emprisonnement ferme, ainsi que la révocation d’un précédent sursis de deux mois d’emprisonnement.
 
Rejetant fermement toute motivation homophobe, l’avocat de la défense, Me Joseph Roth s’est ému d’«un procès confisqué par la promotion de la lutte contre l’homophobie». Le jugement a été mis en délibéré au 31 mai.