Le licenciement d’une collaboratrice appréciée fait planer sur l’institution caritative des soupçons de discrimination homophobe.
La directrice d’un foyer pour handicapés de Zurich a été mise à la porte de l’œuvre caritative. Cette employée de longue date avait une relation avec une collaboratrice de l’institution, rapporte la «NZZ am Sonntag». Dans un mémo adressé à tous ses dirigeants en avril, le QG de l’Armée du Salut a rappelé qu’elle ne tolérait aucune «relation extraconjugales et sexuelle» parmi ses cadres. «Nous attendons [d’eux] qu’ils partagent les principes bibliques selon l’interprétation de l’Armée du Salut», confirme Martin Künzi, porte-parole de l’institution. Il déplore toutefois le «départ d’une personne compétente et hautement appréciée».
«Nous ne pouvons pas influencer les conditions d’emploi dans des institutions privées, commente Christine Luchsinger, directrice de l’aide à l’enfance et à la jeunesse du Canton de Zurich, qui cofinance le foyer. Personnellement je m’indigne du comportement de l’Armée du salut, et je conseille à cette personne de contester son congé devant les tribunaux.» Un spécialiste du droit du travail interrogé par le journal dominical confirme que le cas de la directrice a de bonnes chances d’être jugé comme un licenciement abusif à caractère homophobe: «L’orientation sexuelle est une qualité que toute personne a le droit de revendiquer», estime Frank Emmel. Mais il souligne que la nature religieuse de l’Armée du Salut fait de cette affaire un cas-limite, dans la mesure où les employés doivent souscrire aux principes moraux de leur employeur.
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