A Dijon, les associations LGBTQIA+ mobilisées après une série d’agressions survenues fin mars autour du lac Kir à Dijon. Trois hommes au total y ont été violemment agressés en soirée. Si le caractère homophobe n’est pas retenu pour le moment, les associations appellent à la plus grande vigilance.
“Soyez vigilants et partagez l’information” ou encore “Prenez soin de vous, prenez soin de nous”. C’est par ces messages d’alerte que SOS Homophobie dans le premier cas, et Aides dans le second ont prévenu leurs communautés de récentes agressions aux abords du lac Kir à Dijon. Un lieu connu de ces communautés LGBT pour être un secteur de rencontres, et où trois agressions ont été signalées fin mars, une information révélée par le Bien Public. Un contexte qui inquiète Emmanuel Bodoignet, car ce qui s’est passé fin mars aux abords du lac Kir est “extrêmement grave, une agression d’une très grande violence”, précise le président de l’association AIDES en Bourgogne Franche-Comté. Il ne donnera pas plus de détails sur le récit glaçant de la victime que lui a livré la policière qui l’a reçu, mais il insiste, “ce qui est marquant avec ces violences constatées ces dernières années, c’est qu’au départ elles étaient verbales ou exprimées sur les réseaux sociaux, mais elles sont passées au plan physique et donc les violences et les discriminations à l’intention des personnes LGBTQ+ augmentent. Et en plus, quand elles se concrétisent, ça conduit les personnes dans des états assez graves.”
Une meilleure coopération avec les forces de l’ordre
Malgré ce contexte inquiétant, les associations le notent, ces agressions sont désormais scrutées de très près. Dans les CORAH, les comités opérationnels de lutte contre le racisme, l’antisémitisme et désormais la haine anti LGBT. L’élu dijonnais Christophe Berthier y siège en tant que président de l‘Amacod, l’association de lutte contre les discriminations. “La préfecture de la Côte d’Or, une fois par an, nous réunit pour déjà, avec les forces de police et de gendarmerie et le procureur, d’identifier les incivilités et les actes d’agression afin de faire un état des lieux et de rappeler le procureur, le rappel à chaque Cora venait porter plainte. Même une main courante. Parce que c’est comme ça qu’ils peuvent identifier des lieux dangereux pour eux mêmes et exercer leur pouvoir de police. Plus il y a de plaintes, plus ils peuvent agir pour sécuriser ces lieux, pour éviter que des personnes se retrouvent sans défense par rapport à des groupuscules homophobes.”
Des messages d’alerte diffusés plus rapidement
Une coopération avec les autorités de plus en plus efficace, poursuit l’adjoint dijonnais, car les associations sont désormais en contact direct avec le commandant divisionnaire place Suquet. “Ce qui permet d’être alerté, dans nos boites mail d’élu, lorsqu’il y a de tels actes inqualifiables.” Ce qui a permis, dans le cas de la dernière agression survenue fin mars au lac Kir, de diffuser des alertes, complète Emmanuel Bodoignet. “Très rapidement, on a fait circuler l’information à plus d’une cinquantaine d’associations et de collectifs et sur de nombreux canaux de discussion, aussi bien sur des canaux assez spécifiques, mais aussi sur des lieux où on retrouve des personnes plus jeunes et notamment avec un collectif qui s’appelle, Le coin des LGBT.”
Une façon aussi de rappeler quelques messages de prudence, comme prévenir un proche lorsque vous avez un rendez vous et d’avoir en tête que ces associations peuvent aussi vous accompagner dans vos démarches en cas d’agression, y compris jusqu’au dépôt de plainte, via l’adresse, dijon@aides.org ou par le numéro vert mis en place par l’AMACOD, le 0 800 21 3000
Source : francebleu.fr