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 d’ADHEOS

Une instagrameuse marocaine, vivant en Turquie, a initié depuis quelques semaines une campagne de dénonciation, de diffamation, voire d’extorsion visant la communauté LGBT+ du Maroc. L’objectif étant de piéger les utilisateurs des applications de rencontres pour les « outer » et les dénigrer. Des membres de la société civile se sont déjà saisis de l’affaire en appelant les autorités à agir face aux agisssements de cette influenceuse
 
Depuis quelques semaines, la communauté marocaine LGBT+ est la victime d’une intense campagne de dénonciation, de diffamation et dans certains cas d’extorsion. La cible, les utilisateurs d’applications de rencontre dédiées à la communauté qui se retrouve piégés par de faux comptes, qui les menacent de dévoiler leur identité. 
 
Derrière cette campagne, une influenceuse transsexuelle sur Instagram suivie par 600 000 personnes, vivant en Turquie et qui, via des « lives » sur le réseau social, n’hésite pas à partager les données personnelles et les photographies de ses victimes, les diffamant notamment en les accusant de propager le virus du Sida . Dans ses vidéos, la personne en question va jusqu’à demander à ses « followers » de créer de faux comptes afin de piéger le maximum de personnes. Certains de ces faux comptes auraient même tenté d’extorquer de l’argent à des victimes.
 
Des appels à signaler le compte de l’initiatrice de ces attaques ont déjà été lancés par plusieurs internautes et militants des libertés individuelles afin de mettre fin à cette campagne qui a déjà fait plusieurs victimes. 
 
Dans un appel signé par plusieurs entité de la société civile, dont l’Institut Prometheus, Atyaf Collective, le Groupe des Jeunes Femmes pour la Démocratie ou encore l’association Akaliyat, le nom de la personne responsable de cette campagne est directement mentionné : Sofia Talouni utilisant comme pseudo Naoufalmoussa. 
 
Les associations et collectifs signataires appellent les institutions et organisations à informer les autorités concernées des agissements de cette influenceuse sur les réseaux sociaux. « Beaucoup de ces personnes vivent avec leur famille, surtout en raison de la quarantaine », alerte l’appel.
 
Et de préciser que l’influenceuse en question a attaqué également les efforts des associations de la société civile marocaine, « en particulier les associations de lutte contre le Sida qui font de gros efforts et travaillent dur pour la sécurité et le bien-être de la communauté LGBTQA+ et de la société marocaine ». 
 
Pour rappel, le code pénal marocain mentionne, dans son article 489, que « les actes obscènes ou contre nature entre personnes du même sexe sont punis ». 
 
Face à cette situation, les applications de sites de rencontre, dont surtout la plus connue, Grindr, avaient lancé des recommandations pour parer ce genre d’attaques. Une notification sur l’application permettait d’alerter les utilisateurs s’ils venaient à se trouver dans un des 69 pays où l’homosexualité est criminalisée. L’initiative visait justement à éviter les pièges tendus par des dénonciateurs. Le Maroc en faisait bien évidemment partie.