Dimanche 7 septembre, place des Droits-de-l’Homme à Aurillac, plus de 1.000 personnes se sont recueillis à la mémoire de Caroline Grandjean, directrice d’école à Moussages qui s’est suicidée lundi 1er septembre, qui avait été victime d’un corbeau homophobe au sein même de l’école où elle exerçait.
Un silence blanc a parcouru Aurillac, dimanche 7 septembre. « À la mémoire de Caroline. » Des drapeaux LGBT ont flotté au vent. Et plus de 1.000 personnes ont marché derrière Christine Paccoud, épouse de Caroline Grandjean qui s’est suicidée lundi, et qui avait été harcelée par un corbeau homophobe alors qu’elle était directrice de l’école de Moussages.
Le cortège s’est gonflé à mesure qu’il avançait. Le moment était chargé d’émotion. Entre tristesse et colère. Impulsé par SOS Homophobie Auvergne et un collectif d’associations dont Cantal Queer Gang, la marche blanche se voulait moment de recueillement. « Les habitants manifestaient le besoin de se recueillir, de lui rendre hommage », explique Solène Nivet, co-déléguée de SOS Homophobie Auvergne.
Le point levé, Christine Paccoud a ponctué la marche devant la gerbe déposée par le collectif. « Elle a mené le combat comme elle a pu, elle s’est battue, vraiment. Elle a tout fait… », a soufflé Christine Paccoud, gorge serrée.
S’aimer n’est pas un crime. On ne gênait personne. C’était une belle personne. Je vais me battre pour elle. Je veux qu’on trouve qui a fait ça. Qui l’a emmenée là. Qui l’a détruite. Il y a un corbeau, ou des corbeaux. Mais il y a tellement d’autres choses. Ma colère, je la garde. Je suis en colère, j’ai envie d’hurler. Je la garde pour me battre. Prenez soin les uns des autres, respectez les autres. Christine Paccoud (Veuve de Caroline Grandjean)
Certains participants ont aussi affiché leur colère. « Je ne la connaissais pas, mais ce n’est pas anodin, a estimé Carmen, 68 ans. Ce n’est pas possible de voir ça de nos jours. On n’est plus au Moyen Âge.
À notre époque, ça ne devrait pas exister ! Elle voulait juste faire son métier. Elle a manqué de soutien, rien n’a été fait, ça me fout les boules ! Qu’on laisse les gens vivre en paix ! Philippe Gaillard (Participant)
Et Nathalie Laussac, 53 ans, de renchérir : « On ne laisse pas les gens souffrir. L’inaction des institutions, c’est intolérable. »
Dans le cortège, des habitants de Moussages. Dont Pierre et Quentin, couple homosexuel qui s’est marié en octobre 2013, à Moussages. « Nous n’avons jamais été victimes ou ressenti d’homophobie dans ce village. C’est important de le dire ! C’est un village où les gens sont tolérants. Ce mystère qui plane, c’est le corbeau. On veut retrouver le corbeau. »
- SOURCE LA REPUBLIQUE DU CENTRE