Les droits humains des personnes LGBT+ continuent d’être bafoués en Tunisie, où l’association Damj signale que des personnes continuent d’être persécutées voire condamnées à de la prison pour homosexualité ou atteinte aux bonne mœurs.
Une « pratique de l’État (…) contre les identités de genre et les orientations sexuelles ». En Tunisie, une ONG a alerté ce mercredi 16 juillet sur une nouvelle série d’arrestations visant des personnes LGBT+. Depuis la semaine dernière, 14 personnes ont ainsi été arrêtées – cinq sur l’île de Djerba et neuf à Tunis –, a affirmé à l’Agence France-Presse (AFP) Saif Ayadi, chargé de programme à Damj, l’Association tunisienne pour la justice et l’égalité, qui défend notamment les droits des personnes LGBT+.
Les personnes interpellées depuis la semaine dernière ont été arrêtées après des contrôles de police impliquant des fouilles corporelles et de téléphone portable, explique le représentant de Damj à l’AFP, dénonçant en outre des « actes de maltraitance » de la part de policiers. D’après l’ONG, six d’entre elles ont déjà été condamnées à des peines allant d’une à deux années de prison pour avoir enfreint l’article 230 du Code pénal tunisien, qui prévoit jusqu’à trois ans de prison pour les relations entre personnes de même sexe. Un autre chef d’accusation, celui de l’atteinte aux bonnes mœurs, a également été retenu dans l’une des affaires, d’après la même source.
Examens anaux forcés
« Il faut qu’on reste dans nos maisons, dans nos espaces privés, sans nous afficher avec nos identités, notre militantisme et notre orientation », déplore Saif Ayad. Son association avait fait déjà état de l’arrestation de 84 personnes entre septembre 2024 et fin janvier 2025. « Il est temps de mettre fin à cette instrumentalisation de la morale » contre les personnes LGBT+, a réagi auprès de l’AFP Hussein Baoumi, directeur régional adjoint pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord à Amnesty.
Amnesty International appelle les autorités tunisiennes à « libérer immédiatement et sans conditions toutes les personnes détenues en raison de leur orientation sexuelle ou identité de genre, qu’elle soit réelle ou supposée ». L’organisation avait déjà dénoncé en février l’intensification de la répression des personnes LGBT+ et exhorté la Tunisie à mettre fin aux « examens anaux forcés« auxquels des hommes « accusés d’avoir des relations homosexuelles sont régulièrement soumis ». Contacté par l’AFP, le ministère tunisien de l’Intérieur n’était pas joignable dans l’immédiat.
Source : tetu.com