D’anciens articles écrits par la députée du Pas-de-Calais, Caroline Parmentier, dans l’ex-quotidien d’extrême droite “Présent”, ont été mis en lumière ce lundi 16 juin 2025 pour leur teneur antisémite, homophobe et raciste. L’ancienne journaliste tempère.
Les archives étaient là, et Mediapart les a exhumées. Le passé journalistique de Caroline Parmentier, députée RN (Rassemblement national) de la 9e circonscription du Pas-de-Calais, a fait l’objet d’un long papier chez nos confrères et consœurs de Mediapart, ce lundi 16 juin 2025. Dans cet article, les journalistes s’attardent sur les écrits publiés par la députée dans Présent, un quotidien catholique traditionaliste d’extrême droite qui s’est éteint en 2022, dont Caroline Parmentier a été rédactrice en chef pendant plusieurs années.
Si ce journal nationaliste a publié son dernier numéro il y a trois ans, ses archives sont toujours visibles au sein de la Bibliothèque nationale de France (BNF), base d’archive accessible à toutes et tous, consultable en ligne.
Plusieurs articles, écrits par Caroline Parmentier, ont donc été redécouverts et, comme l’expliquent nos confrères “offrent aujourd’hui une plongée saisissante dans un océan de racisme, d’antisémitisme, d’homophobie et d’intégrisme religieux d’une rare virulence“.
Racisme, homophobie et antisémitisme décomplexés
Caroline Parmentier intègre Présent dès 1988. L’ancienne journaliste originaire de Pau, alors âgée de 21 ans, travaille sous la direction de Jean Madiran, essayiste antisémite décoré par Pétain et théoricien du catholicisme traditionaliste d’extrême droite, avant de prendre sa relève. Elle travaillera trente ans au sein de la revue, avant de démissionner en 2018, pour intégrer l’équipe de Marine Le Pen et participer à la dédiabolisation du RN, en lissant son image dans les médias.
Mediapart se fait écho du long passage de Caroline Parmentier dans la presse, et rapporte plusieurs de ses propos. Nos confères indiquent que la journaliste “parle de « meutes tribales » dans des banlieues qui seraient des « zones françaises « recolonisées » à l’envers“, elle “évoque aussi l’existence d’un « lobby juif »”, d’un “lobby LGBT” qu’elle targue de “collabos du sida“, s’attaque à Simone Veil en écrivant “la grosse, celle de la loi qui porte son nom et qui génocide 220 000 petits innocents par an” ou compare les supporters de football à des “babouins” dans les stades. La députée, jointe par téléphone, souligne avoir usé de l’expression pour dénoncer les agissements racistes des supporters, et pointe du doigt plusieurs “contresens” de Médiapart.
Des propos sortis d’une époque “plus brutale” ?
Caroline Parmentier réagit évidemment à cet article, en dénonçant des propos “totalement sortis de leur contexte, trente ans après les faits“. “J’ai eu une carte de presse pendant trente ans. En trente et un ans de journalisme, je n’ai fait l’objet que d’une seule condamnation, il y a plus de trente ans, à la suite d’une plainte déposée par la LICRA.” L’ancienne journaliste avait alors évoqué une immigration en France devenue “trop nombreuse, trop inassimilable“. Une opinion qu’elle précède d’un “selon moi“, tout en expliquant un peu plus tard regretter certains de ses écrits “qui en disent plus sur la ligne éditoriale de mon journal que sur la mienne“. Le ton est donné.
SOURCE: france3-regions.franceinfo.fr