Après plusieurs années de tensions avec l’Union européenne, la Pologne a officiellement mis fin, le 24 avril, aux « zones sans idéologie LGBT », avec l’abrogation de la dernière résolution locale encore en vigueur dans le comté de Łańcut, au sud-est du pays.
Instaurées à partir de 2019 sous l’impulsion d’élus conservateurs, ces déclarations avaient fleuri dans près d’un tiers du pays. Présentées comme une défense des « valeurs familiales », elles désignaient en réalité les personnes LGBT+ comme une menace, provoquant une vague de critiques tant sur la scène nationale qu’internationale.
Bruxelles avait rapidement condamné ces mesures, estimant qu’elles portaient une atteinte grave aux libertés fondamentales, et suspendu plusieurs financements européens destinés aux collectivités concernées. Sous pression, la plupart avaient progressivement renoncé à leurs résolutions. En mars dernier, le comté de Dębica avait déjà choisi de revenir sur sa « charte » et Łańcut lui a emboîté le pas jeudi, par 15 voix contre 3, alors que son principal centre médical se voyait refuser un soutien européen.
« Nous devons penser à l’intérêt des habitants », a déclaré un conseiller cité par la presse locale, résumant l’enjeu économique derrière ce revirement.
La suppression de ces zones intervient dans un climat politique nouveau. Depuis décembre 2023, la coalition centriste de Donald Tusk, revenue au pouvoir, s’emploie à restaurer les relations avec l’Union européenne et à promouvoir un meilleur respect des droits des minorités.
Pour autant, les associations de défense des droits humains rappellent que, malgré cette avancée symbolique, beaucoup reste à faire pour assurer une égalité réelle aux personnes LGBT+ en Pologne.
Source : stophomophobie.com