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 d’ADHEOS

Le cadavre mutilé d’Edwin Chiloba, créateur de mode, mannequin et militant LGBT âgé de 25 ans, a été retrouvé dans une grande valise au Kenya où l’homosexualité est réprimée.

Il aimait utiliser la mode pour remettre en cause les normes de genre. Edwin Chiloba, 25 ans, a été retrouvé mort le 4 janvier au Kenya (Afrique de l’Est), dans une malle en métal laissée sur le bas-côté d’une route de la vallée du Rift. Alors que l’enquête est en cours, une source policière anonyme a indiqué à l’AFP que selon les premières constatations – une autopsie doit avoir lieu ce lundi –, le jeune homme a été étranglé après avoir été torturé. Ses yeux ont ainsi été arrachés, selon la BBC. Quatre suspects ont été arrêtés au cours du week-end.

Ce créateur et mannequin voulait faire carrière dans la mode qu’il avait étudiée à Eldoret, dans l’ouest de ce pays majoritairement chrétien et conservateur. Son travail avait été remarqué par Nairobian Today, un journal national. “Les réussites d’aujourd’hui sont des marches vers les suivantes. Vous pouvez vous élever de rien et vous recréer totalement”, écrivait le jeune homme sur Instagram. Selon le Kenyan Daily Post, Edwin Chiloba avait perdu ses deux parents alors qu’il était encore enfant.

Un militant pour les droits des Kenyans LGBTQI+
Edwin était aussi un militant, qui vivait dans un «Forum féministe LGBTQ». La structure a souligné qu’il souhaitait «promouvoir les droits de la communauté marginalisée”. Au Kenya, l’homosexualité reste un tabou et les relations homosexuelles sont passibles d’une peine allant jusqu’à 14 ans de prison. Une législation homophobe validée par la Cour suprême en mai 2019. «Mon mouvement est pour tout le monde. Il s’agit d’inclusion. Je vais me battre contre ce qui m’a marginalisé et pour les personnes marginalisées», écrivait Edwin Chiloba dans un autre post Instagram.

Ce meurtre a provoqué un émoi international. Le porte parole de la diplomatie américaine a demandé que “toutes les responsabilités soient établies”. Le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits humains s’est dit “secoué”, appelant à renforcer la protection des militants LGBTQI+ dans le monde. En avril 2022, un autre militant LGBT avait été assassiné au Kenya, et RFI rapporte, citant des proches, qu’Edwin Chiloba avait déjà été menacé en raison de son engagement militant.

Source : fugues.com