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 d’ADHEOS

Les sympathisants de la cause transgenre se sont rassemblés samedi à Paris pour la 19e marche des personnes trans et intersexuées, afin de réclamer un changement d’état civil simplifié et l’arrêt des opérations sur les bébés nés de sexe difficile à définir.
 
"Agir ensemble contre la transphobie, c’est maintenant", proclamait une banderole devant un char orné de ballons roses et violets, à bord duquel des membres du collectif Existrans ont interpellé le gouvernement et résumé les décisions les plus récentes prises à l’étranger en faveur des trans.
 
Les transgenres désignent les personnes qui souhaitent changer de genre car elles ne se reconnaissent pas dans leur sexe de naissance. Les personnes intersexuées présentent, plus ou moins, les caractéristiques sexuelles des deux genres.
 
"Nous demandons au gouvernement le changement libre et gratuit de notre état civil", a résumé Sophie Lichten, porte-parole du collectif Existrans, dont la marche annuelle a rassemblé quelque 1.200 personnes selon la police.
 
Actuellement, une personne souhaitant changer de genre doit saisir le tribunal de grande instance, une procédure longue, coûteuse et soumise à l’arbitraire car la décision peut différer selon les juges, en raison de l’absence de loi sur le sujet.
 
Le TGI de Tours a ordonné cet été à l’état civil de la mairie de Tours de modifier l’acte de naissance d’une personne intersexuée mais enregistrée comme étant de sexe masculin, pour y apposer la mention "sexe neutre", a-t-on appris mi-octobre. Une première dont le parquet a fait appel.
 
Cette 19e marche réclame aussi l’arrêt des opérations sur les bébés nés avec des caractéristiques sexuelles difficiles à définir, des interventions destinées à assigner un genre à l’enfant. "Nous demandons à ce qu’on laisse ces enfants tranquilles afin qu’ils puissent décider par eux-mêmes, une fois adultes", a affirmé Sophie Lichten.
 
"Aujourd’hui le parcours d’un trans est psychiatrisé, la personne doit aller voir un psychiatre pour avoir droit à des hormones, ou, dans certains cas, une opération", déclare Aaron, 29 ans, membre d’Outrans, une association de soutien aux personnes transgenres et à leurs proches.
 
Il réclame une "démédicalisation" de la procédure et la promulgation d’une loi qui simplifierait le changement d’état civil, par simple demande en mairie, comme cela se fait dans certains pays (Argentine depuis 2012, Danemark, Irlande, Malte…). "Cela désengorgerait les tribunaux et cette loi ne gênerait personne", sourit le jeune homme, un badge "Genre? Humain-e!" accroché au blouson.
 
Pour Nicolas et Mickael, membres de Contact, association qui promeut le dialogue entre parents et homosexuel(le)s ou bisexuels, "on a réglé les histoires de mariage pour tous, on peut se pencher sur de nouveaux terrains". "Les trans ont longtemps été les oubliés des combats LBG", reconnaissent-ils, notant que Contact avait ajouté le "T" de trans à ses slogans au printemps dernier.