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 d’ADHEOS

 Le caractère homophobe des faits survenus en août, à Metz, a été reconnu par la justice, qui condamne l’agresseur à cinq mois de prison ferme… Il avait injurié et violemment frappé la jeune femme, la laissant inconsciente sur le pavé.
 
 Isabelle Charissous n’en revient pas de la décision rendue, lundi après midi, par le tribunal correctionnel de Metz. «A ma mère, ma p’tite femm’, mes amis, et tous ceux qui m’ont soutenue, je pense que là, on tient notre victoire, notre fierté, et j’espère que cette décision fera grave jurisprudence!»
 
 Injures de nature sexuelle et propos lesbophobes
L’agresseur d’Isabelle a été condamné à cinq mois de prison ferme. Le tribunal est allé au delà des réquisitions du parquet, qui étaient de trois mois. Les magistrats ont également reconnu le caractère homophobe de l’agression survenue le 3 août 2009, vers 20h, dans la principale artère piétonne de Metz. Isabelle Charissous, 30 ans, gestionnaire en ressources humaines, se promenait avec deux amies, rue Serpenoise, quand elle a entendu une voix d’homme qui disait: «C’est quoi ça, des lesbiennes ? C’est pas normal…»
 
Isabelle s’est retournée, a demandé aux trois jeunes garçons qui se trouvaient derrière de les laisser tranquille. Pour toute réponse, la jeune femme a été vertement rabrouée. Des injures de nature sexuelle ont succédé à des propos lesbophobes. Les mots orduriers ont fusé. Isabelle ne s’est pas démontée. Ses deux amies l’ont pourtant prise par le bras, lui demandant «de laisser tomber». Mais Isabelle a exigé des excuses. Puis tout s’est déroulé très vite.
 
Frappée à la nuque «comme au football»
Le plus vindicatif des trois hommes, 22 ans, a empoigné la jeune femme. «Il m’a mise à terre. J’avais à peine touché le sol qu’il a pris son élan et, d’un violent coup de pied, il a tapé sur ma nuque. Comme au football pour un dégagement…» La jeune femme est tombée dans les pommes. Une bonne dizaine de passants se trouvait dans la rue, à quelques mètres. Personne n’est intervenu. Les trois agresseurs sont repartis sans être inquiétés, laissant Isabelle inconsciente sur le pavé, ses amies affolées à ses côtés.
 
Isabelle Charissous n’a retrouvé ses esprits qu’une fois à l’hôpital. L’agression a provoqué un vif émoi dans la population LGBT lorraine. Une marche de soutien a rassemblé 200 personnes, le 8 août, dans les rues de Metz (lire l’article).
 
La plainte déposée par la jeune femme et la description qu’elle a faite de son agresseur ont permis à la police de retrouver le jeune homme et de le traduire en correctionnelle. Isabelle a obtenu des dommages et intérêts pour préjudices moral, physique, financier. L’association LGBT de la ville, Couleurs Gaies, a également été reconnue dans sa constitution de partie civile.