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 d’ADHEOS

 Et si le prochain maire de New York était une lesbienne? La «speaker» ouvertement homo de la ville, Christine Quinn, est pressentie pour succéder à Michael Bloomberg en 2013.
 
 Le malheur des uns fait le bonheur des autres. L’humiliante chute du chouchou des sondages pour la mairie de New York, l’élu démocrate du Queens Anthony Weiner, dans une rocambolesque affaire de «sexting» sur Twitter, a relancé la course pour le poste de maire. L’actuelle «speaker» de la ville, sorte de président du conseil municipal, Christine Quinn fait désormais figure de favorite. Si elle est élue en 2013, elle serait la première femme à occuper ce poste. La première lesbienne aussi.
 
 
Véritable pile électrique, la démocrate de 44 ans, descendante d’une rescapée irlandaise du naufrage du Titanic, est entrée dans la vie politique à 24 ans. Elle a participé en tant qu’assistante à l’élection de Tom Duane, premier conseiller municipal ouvertement gay de New York. Elle a ensuite servi comme directrice du New York Anti Violence Project, une association qui lutte contre la violence envers les LGBT.
 
Longtemps dans le placard
En 1999, elle fait son entrée au conseil municipal de New York comme l’élue des bastions homos de Chelsea et de Greenwich Village. Pendant la campagne, ces adversaires, dont deux gays, l’accusent d’être hétérosexuelle pour la décrédibiliser! En vain. Elle devient «speaker» en 2006, soit le deuxième personnage politique de la ville derrière le maire.
 
Eduquée dans des écoles catholiques en dehors de New York, elle est longtemps restée dans le placard. Aujourd’hui, les droits des LGBT font partie de ses chevaux de bataille. Son combat du moment: la légalisation du mariage homo dans l’Etat de New York. Devant les législateurs d’Albany, la capitale de l’Etat, elle évoque régulièrement son union avec l’avocate d’affaire Kim Catullo pour pointer l’injustice de la situation actuelle.
 
Embarquée par la police
Aussi à l’aise dans les assemblées politiques que dans la rue, Quinn est de toutes les manifestations pro-homos de grande ampleur. Elle a même été embarquée par la police en marge de plusieurs défilés new-yorkais de la Saint Patrick, pour avoir tenté de s’infiltrer dans ces cortèges où gays et lesbiennes n’ont pas droit de cité.
 
Malgré son engagement, Christine Quinn ne fait pas toujours l’unanimité chez les homos new-yorkais. Plusieurs groupes lui ont reproché son soutien en 2008 à une loi qui a notamment permis au maire Michael Bloomberg de se présenter pour un troisième mandat. Bloomberg était dans leur collimateur depuis février 2005. Il avait alors fait appel de la décision d’un juge de Manhattan stipulant que l’illégalité du mariage homo à New York violait la constitution de l’Etat. Une poignée de militants gays l’a bruyamment rappelé à la «Speaker» mi-mai, en manifestant en marge d’un événement de levée de fonds pour sa campagne. «Si Christine Quinn croyait vraiment dans les droits des LGBT, pourquoi a-t-elle récompensé Bloomberg d’un troisième mandat?» peut-on lire surle blog Christine Quinn Sold Out, une plateforme anti-Quinn.
 
Si elle était élue, elle ne serait pas la première lesbienne à diriger une grande ville américaine. En 2009, Annise Parker a été élue à la mairie de Houston… au Texas (lire notre article). Tout est possible.