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 d’ADHEOS

A Vitré en 2005, il avait insulté un collègue homosexuel et l’avait frappé. La victime a aujourd’hui quitté la gendarmerie. 
 
L’auteur et la victime étaient tous deux affectés au peloton de surveillance et d’intervention de la gendarmerie (Psig) de Vitré. La tension était forte entre eux, surtout depuis que le premier nommé avait appris l’homosexualité du second. Dans la nuit du 25 au 26 juin 2005, tout a dérapé. Ce qui n’a surpris personne au Psig.
 
Le gendarme homophobe organisait, ce soir-là, son pot de départ, car il était muté dans une autre unité. Au petit matin, « très énervé et très éméché » selon les témoins, il a voulu en découdre avec son collègue gendarme qui, lui, rentrait d’une mission sur le terrain. « Grosse tafiole et compagnie », a proféré l’agresseur. Qui affectionnait aussi les termes de « gendarmette » et de « panthère rose » à l’égard de son collègue.
 
Sept témoins entendus
 
Cette même nuit, la victime avait aussi reçu un coup de coude dans le ventre. Heureusement, trois autres gendarmes du PSIG s’étaient interposés pour maîtriser l’agresseur.
 
Hier, la cour d’appel de Rennes a sanctionné l’auteur, par deux mois de prison avec sursis et 6 000 € de dommages-intérêts à verser à sa victime. Celle-ci a aujourd’hui quitté la gendarmerie, après des années de congé longue maladie pour dépression. Ce gendarme n’avait porté plainte que sept mois après les faits. « Il explique ce retard par le silence gardé par sa hiérarchie, et l’absence de mise en oeuvre d’une procédure disciplinaire à l’encontre de son collègue », écrivent les magistrats rennais.
 
Après la plainte, le procureur avait saisi un juge d’instruction, qui avait fait entendre les sept témoins de la scène par l’Inspection de la gendarmerie nationale. Le gendarme fautif, lui, avait répondu au juge que « tafiole désignait, pour lui, non pas les homosexuels mais les gens manquant de courage. » La cour d’appel en a jugé autrement.