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 d’ADHEOS

La bannière hissée par les représentations européenne, britannique et canadienne à l’occasion de l’IDAHOT a suscité des réactions outrées de la part des dirigeants irakiens et chefs communautaires. 
 
Un affront contre la «noble morale des religions révélées» et une violation des principes diplomatiques: c’est ainsi que le Ministère des affaires étrangères irakien a réagi à l’action concertée de plusieurs représentations de pays occidentaux à Bagdad. Dimanche, à l’occasion de la Journée mondiale contre l’homophobie et la transphobie (IDAHOT), elles ont hissé le drapeau arc-en-ciel. Les couleurs LGBTQ+ ont ainsi été aperçues devant les ambassades du Canada, du Royaume-Uni et la délégation de l’Union européenne, dans l’ultrasécurisée «zone verte» de la capitale.
 
Dans un Irak où l’homosexualité est taboue mais pas formellement interdite, les leaders politico-religieux se sont livrés à une surenchère de condamnations et de menaces. Un influent chef de la communauté chiite, majoritaire en Irak, Muqtada al-Sadr a appelé les ambassades irakiennes à faire flotter les drapeaux islamiques à travers le monde. En mars, il avait proclamé que le coronavirus était une punition divine résultant de l’instauration dans certains pays du mariage pour le tous. Il y a une dizaine d’années, son Armée du Mahdi (aujourd’hui dissoute) s’était illustrée par des attaques et des meurtres de personnes soupçonnées d’homosexualité.
 
Le porte-parole du Parlement a quant à lui qualifié l’action de «provocation», en pleine période de ramadan. Un autre responsable, Hadi al-Amiri, a pressé les autorités d’expulser les diplomates ayant commis cet «outrage qui viole les coutumes, traditions et règles morales».
 
«La diversité existe partout»
Mais dans la société irakienne en pleine ébullition après des mois de contestation sanglante contre la corruption des élites, des voix se sont aussi fait entendre pour soutenir la démarche des représentations occidentales. «La diversité existe partout. Il est temps de reconnaître que la communauté LGBT+ en Irak est une partie importante et précieuse de la société, et non pas une importation», a rappelé Amir Ashour, du groupe IraQueer, cité par le site d’information kurde Rudaw.