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 d’ADHEOS

Encore sous le choc et profondément estomaqués, Babacar SIDIBE et sa famille, indignés, tiennent à témoigner d’une perquisition illégale survenue récemment au domicile familial de Mbacké, le jeudi 19 Novembre 2020.
 
Peux-tu m’en dire plus sur les circonstances de cette descente de police, que l’on puisse comprendre les tenants et les aboutissants de cette affaire ?
 
Les faits ont eu lieu le jeudi 19 Novembre aux alentours de 15H00, dans le quartier de Barry, au sein de la localité de Mbacké.
 
Quatre imposants fourgons de police se sont arrêtés face à mon ancien domicile, avant qu’une perquisition ne soit menée, sans le moindre mandat de la justice.
 
Quatre policiers sont ainsi entrés par effraction et se sont retrouvés nez à nez avec ma parentèle qui n’était pas avisée d’une telle visite. Deux tantes, ainsi que mon cousin et sa femme furent témoins de la scène qui a attiré un important attroupement de jeunes du quartier venus voir ce qui se passait.
 
Les policiers présents, non-revêtus de l’uniforme de service, ont fouillé l’ensemble du domicile familial. Aucune pièce n’a été épargnée, au détriment de l’intimité de mes proches.
 
Encore sous le choc et indignée d’un tel procédé en violation de notre tranquillité, ma famille n’a pas encore fait l’inventaire de ce qui est endommagé ou des objets manquants, mais ça ne saurait tarder.
 
La seule chose que ma famille a été en mesure de me dire, c’est qu’elle a reconnu l’officier de police dénommé Moustapha LOUM, flanqués de 3 autres collègues inconnus et non-identifiés à ses côtés.
 
Avant de repartir bredouille, aucune explication n’a été apportée par les policiers, qui ont fait preuve de la plus grande opacité durant cette perquisition illégale.
 
Le jour même, 3 jeunes du quartier ont été interpelés, avant d’être rapidement relâchés à leur arrivée au commissariat. Tout cela ressemble a une mise en scène et à un alibi destinés à entrer à mon ancien domicile.
 
En cherchant à toucher mes proches, il est clair que c’est moi que la police cherchait à atteindre et quelque part, l’effet recherché est réussi.
 
En tout cas la rumeur populaire ne s’embarrasse pas de précautions et mon statut de défenseur des droits humains auprès des communautés vulnérables est immédiatement avancé, pour tenter de comprendre un tel déploiement de moyens auprès de mon entourage.
 
Quelle riposte envisagez-vous, tes proches et toi ?
 
Bien que la famille SIDIBE soit assez connue dans le monde politique, à l’échelle locale et nationale, mes proches ont été expulsés du commissariat de Mbacké, lorsqu’ils ont cherché à obtenir des renseignements sur les causes de cette perquisition.
 
De mon côté, c’est parce que je dispose d’une certaine assisse sociale à Mbacké, en tant que médiateur social en santé, que je peux faire jouer mon entregent avec les autorités sur place.
 
Ainsi, j’ai pris attache par téléphone avec l’inspecteur DIALLO de la circonscription de police de Mbacké, qui n’était pas au courant de cette affaire.
 
J’ai également saisi le préfet du département de Mbacké, car ce n’est pas la première fois que la police de Mbacké se livre à certains abus, se pensant à l’abri et dans l’impunité. L’an dernier déjà, un jeune, prénommé Fallou KA a été tué après avoir été tabassé à mort par des policiers des environs.
 
Comme les institutions de l’Etat sénégalais ne sont pas en mesure de pouvoir nous répondre, mes proches et moi avons décidé de saisir un avocat afin que toute la lumière soit faite devant les tribunaux, car nous réclamons justice et transparence.
 
Le Sénégal a besoin plus que jamais d’un état de droit réel, avec des institutions fonctionnelles au service des sénégalais. Il advient au législateur sénégalais et au ministère de l’intérieur que d’apporter des solutions, afin de revoir les actions des services de police, pour un meilleur respect des droits des populations locales.