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 d’ADHEOS

Un texte, signé par plus de 300 dignitaires religieux invite les gouvernements à mettre fin aux "thérapies de conversion". Ces thérapies inefficaces sont unanimement dénoncées dans les instances internationales.
Ils sont plusieurs centaines. Plus de 300 dignitaires religieux, en provenance de 35 pays appellent à interdire les "thérapies de conversion". Ces pseudo "thérapies" promettent de transformer l’orientation sexuelle et l’identité de genre des personnes LGBT+. Si elles sont souvent pratiquées au nom de la foi, d’autres "thérapies" sont dites médicales ou sociales.
 
C’est la fondation britannique Ozanne qui a publié cette déclaration. Lors d’une conférence organisée à Londres, des représentants de plusieurs religions prennent la parole. Parmi les signataire, on compte des représentants anglicans, musulmans, juifs, bouddhistes, sikhs… Desmond Tutu, ancien archêveque sud-africain, prix Nobel de la paix et compagnon de lutte de Nelson Mandela est l’un d’entre-eux.
 
"Nous devons reconnaître avec regret que certains enseignements religieux ont souvent, à travers les âges, causé et continuent de causer des souffrances profondes et offensent des lesbiennes, gay, bisexuels, personnes transgenres, queer et intersexes. (…) Nous appelons toutes les nations à mettre fin à la criminalisation de l’orientation sexuelle et de l’identité de genre. (…) Aussi, nous demandons à ce que tout le possible soit fait pour mettre fin aux pratiques appelées communément "thérapie de conversion" (…) et nous demandons que ces pratiques néfastes soient interdites", déclarent-ils.
 
Unanimement condamnées
 
Dans la liste des signataires, un seul représentant est français. Ludovic-Mohamed Zahed est le premier Imam français ouvertement homosexuel. Lui même a ouvert en 2012 la première mosquée dite inclusive. "Il nous fallait un espace sécurisé pour exprimer la soif de spiritualité et de respect", disait-il à TÊTU en 2017.
 
Les "thérapies" sont largement condamnées par la communauté scientifiques. Les experts et les institutions internationales les jugent non seulement inefficaces, mais surtout dangereuses. Elles entraînent des risques de dépression et de dépréciation de soi pouvant conduire au suicide. Aux États-Unis, la pratique concerne des centaines de milliers de personnes, selon OutRight Action International, une association de défense des droits des personnes LGBT+.
 
3 pays européens les interdisent
 
L’Union européenne a condamné ces pratiques et encouragé les pays à légiférer dessus. L’Allemagne devrait être le quatrième pays à interdire la pratique. Avant elle, Malte, la Belgique ou les Pays-Bas les ont interdites. La France est aussi en passe de le faire. Une proposition de loi de la députée LREM Laurence Vanceunebrock a été déposée à l’Assemblée. Mais Marlène Schiappa a entretenu le doute sur la véritable portée de cette interdiction et son souhait de l’inclure dans le projet de loi confortant les principes républicains (dite Séparatismes).
 
Ce même mercredi, dans TÊTU, l’Inter-LGBT appuyait son soutien à la proposition de loi d’interdiction des "thérapies". "Nous ne souhaitons pas que la question de l’interdiction des ‘thérapies de conversion’ – qui fait pourtant consensus au niveau national, européen et international – soit instrumentalisée à des fins idéologiques dans un projet de loi déjà controversé et dénoncé", écrivait l’association.
 
Auprès de TÊTU, la ministre chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, Élisabeth Moreno, soutient la démarche de la députée. "Laurence Vanceunebrock-Mialon n’a pas souhaité que sa proposition soit intégrée au projet de loi confortant les principes de la République, je le comprends. Je suis attachée à la séparation des pouvoirs et je ne vais pas m’immiscer dans ces débats. En revanche, je la soutiendrai et je lui fais confiance pour trouver le bon chemin."