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 d’ADHEOS

La disparition de Michou, «l’homme en bleu», a suscité beaucoup d’émotion chez les habitants du célèbre quartier parisien.
Peu de temps après l’annonce, dimanche en début d’après-midi, du décès du prince des nuits parisiennes, l’émotion est palpable devant le célèbre cabaret de Michou. Des passants s’arrêtent 80, rue des Martyrs (18e), prennent des photos ou déposent des fleurs. D’autres s’interrogent. « Que se passe-t-il? », demande Évelyne, 54 ans, une habitante du quartier. Lorsqu’elle apprend la nouvelle, son visage se fige.
 
« Même si je ne le connaissais pas, ça me rend triste. C’était une belle figure! » A Montmartre, tout le monde connaît « l’homme en bleu ». De près ou de loin. André Duval, 71 ans, vient d’afficher un mot pour son ami de longue date. On peut y lire : « Tu vas nous manquer. On se connaît depuis 1966. » Il faut dire que les deux hommes se sont souvent croisés sur la Butte. « On avait le même coiffeur!, confie-t-il. Il me faisait un peu la cour, mais il ne s’est jamais rien passé. C’est devenu un ami. Il était toujours élégant, souriant. Michou était généreux avec nous. »
 
Cet adjectif revient dans toutes les bouches pour qualifier le directeur de cabaret, qui organisait chaque mois des repas pour les anciens. « Il m’a reçu dans son cabaret. J’y ai chanté quelques fois. C’était mon parrain artistique, avance le chanteur humoriste Coco le rigolo, alias Philippe Wintousky. On se connaissait depuis quinze ans. Cet homme formidable était simple et pas du tout prétentieux. Il a souffert en silence, sans jamais se plaindre. C’est un monument français que l’on perd. Michou, c’est comme la tour Eiffel et l’Arc de Triomphe. »
 
«C’est toute ma jeunesse, je le voyais à la télévision»
 
Après quelques minutes de recueillement, Danielle, 70 ans, s’apprête à rejoindre le Sacré-Cœur. « Je vais y faire des prières pour ce grand monsieur, indique la retraitée. C’est toute ma jeunesse, je le voyais à la télévision. Sa mort me fait beaucoup de peine. » En milieu d’après-midi, Oscar, le directeur artistique du cabaret évoque « le dernier dinosaure du cabaret parisien » auquel le spectacle du soir sera dédié.
 
Autre figure du quartier, Alain Coquard, président de la République de Montmartre, vient pleurer son « ministre de la nuit ». « Ça va être vide sans lui, c’est une immense perte. Nous avons déjeuné ensemble dimanche dernier. J’ai senti un grand moment d’appréhension en pensant qu’on ne revivrait plus ce genre de moment. » Luigi, le neveu adoré de Dalida, est là aussi. Il peine à trouver les mots, la gorge serrée.
 
« Michou était très proche de la famille, il nous a toujours manifesté de la sympathie. J’allais souvent le voir chez lui ou cabaret. La dernière fois, c’était mercredi. Il était très affaibli. » Tandis que le soleil décline, le collectionneur et figure de l’émission « Affaire conclue » (France 2) Pierre-Jean Chalençon, ami intime, fait son apparition.
 
« J’ai toujours du mal à croire qu’il n’est pas là. Il doit bien rigoler là-haut. Il est mort sereinement, après avoir mené une vie fantastique. Et si des gens comme moi on a pu parler ouvertement de leur sexualité à la télé, c’est en partie grâce à lui, à son ouverture d’esprit. Je t’aime Michou. »