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 d’ADHEOS

Monsieur le Préfet,

 
 Je me permets de solliciter toute votre attention au sujet de M Samir* sous le coup d’un arrêté de reconduite à la frontière en date du 17 juin 2010 de la Préfecture du Val d’Oise. Il est retenu au centre de rétention administrative de Vincennes depuis le 23 décembre 2010 suite à un arrêté de placement pris par vos services et son expulsion est aujourd’hui imminente, puisque que cette décision d’éloignement est maintenant exécutoire.
 
Ce jeune homme est arrivé en Italie pour rejoindre son père à l’âge de 16 ans où il a vécu six années difficiles. Depuis deux ans il s’est installé en région parisienne. En dépit de la précarité de sa situation ici, il n’accepte pas l’idée d’un retour en Tunisie, tant parce qu’ayant quitté la Tunisie à l’âge de 16 ans il y a perdu la plupart de ses attaches, que parce que c’est en Europe qu’il a pu vivre son orientation sexuelle relativement tranquillement.
 
Ce garçon est vraisemblablement dans un état psychique et psychologique très dégradé: tourmenté et instable, il semble évident qu’il aurait besoin d’un encadrement particulièrement compréhensif et rassurant, notamment au regard de son orientation sexuelle.
 
Expulser Samir serait une mesure tout à fait indigne :
 
– Balaierait-on ainsi huit ans de la vie de ce jeune majeur qui a quitté son pays alors qu’il avait 16 ans
 
– Déclinerait-on ainsi toute responsabilité sur son état psychique alors qu’il est arrivé mineur sur notre territoire et qu’aucun service social ne l’avait alors pris en charge ?
 
Cette expulsion aurait à coup sûr des conséquences dramatiques, peut être irréversibles, sur son état. Qui plus est, alors qu’il est de notoriété publique que les rapatriés font l’objet d’un fichage en règle par la police locale, que ces jours-ci des jeunes y décèdent sous le coup de balles réelles, comment ne pas s’inquiéter du traitement dont il pourrait faire l’objet par les autorités tunisiennes ?
 
L’association Ardhis qui m’a alerté de cette situation est aujourd’hui disposée à prendre en charge l’accompagnement de ce jeune homme dès sa libération.
 
Je sollicite donc de votre part, la libération de Samir et je vous prie de croire, monsieur le Préfet, en ma plus haute considération.
 
Le Président d’ADHEOS
 
*Samir : son identité vous sera communiquée par l’association Ardhis : ardhis@ardhis.org