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 d’ADHEOS

En plein débat sur le mariage pour tous, en 2014, une bibliothécaire d’une commune lilloise avait été sanctionnée pour son refus d’isoler un livre gay destiné à la jeunesse, une décision qu’elle avait contestée. Et la justice vient de lui donner raison.
 
En 2014, lors des âpres débats sur le mariage pour tous, plusieurs bibliothèques municipales ont été obligées, face à la pression de militants anti-mariage, de retirer des rayons des ouvrages jeunesses évoquant l’homosexualité ou l’homoparentalité. Et notamment celui de Béatrice Boutignon, Tango à deux papas, et pourquoi pas ? (édition Le Baron Perché, 2010) , un livre pour enfant mettant en scène deux manchots mâles, protégeant un oeuf abandonné. Une histoire observée dans la vraie vie il n’y a pas si longtemps, dans un zoo danois.
A l’époque une bibliothécaire de la commune de la Madeleine, près de Lille, était entrée en résistance, et avait refusé de retirer le livre des rayonnages de la bibliothèque. Après des débats houleux en interne, le maire de la commune avait décidé de ne pas mettre le livre en avant sur les étagères. Une décision qui avait scandalisé l’employée municipale, qui avait déclaré, lors d’une réunion : « Même à Henin-Beaumont, on ne demande pas ça ». Accusée d’avoir manqué à son devoir de réserve, la bibliothécaire avait été exclue trois jours. Une mise à pied qu’elle avait contestée, et dont elle sort aujourd’hui victorieuse, puisque le 5 février dernier, la Cour administrative d’appel de Douai a prononcé une décision lui donnant raison.
 
« Même à Henin-Beaumont, on ne demande pas ça… »
 
Selon le site actualitte, le tribunal administratif de Lille, avait déjà estimé en 2017, que l’employée était dans son droit, jugeant que les fait reprochés étaient « entachés d’inexactitudes matérielles et d’erreur de qualification juridique » et que l’arrêté du maire – demandant le retrait de l’ouvrage – devait être annulé.
 
Saisie par la commune de la Madeleine, la Cour administrative d’appel de Douai a donc confirmé ce précédent jugement, et argue que les propos de la bibliothécaire étaient » formulés sans grossièreté, ni injure, lors de cette réunion interne à laquelle aucune publicité n’a été donnée ». Elle n’est par ailleurs pas exprimée, contrairement à la précédente décision de justice, sur le bien fondé de l’arrêté du maire demandant le retrait du livre des rayonnages les plus visibles de la bibliothèque…