NEWS
Les actualités
 d’ADHEOS

 À l’inauguration du monument de Berlin, aucune victime homo du nazisme n’était présente. Un Allemand vivant en France vient de se manifester.
 
  C’était le grand regret des officiels en inaugurant à Berlin le monument en mémoire des victimes homosexuelles du nazisme (photo, lire Quotidien du 28 mai): "L’événement intervient si tard qu’aucune victime n’est encore vivante pour y assister", s’était désolé le ministre de la Culture, Bernd Neumann. C’était sans compter sur Rudolf Brazda. Lorsqu’il a entendu les reportages sur l’inauguration du Mémorial homo, depuis la France où il vit désormais, il a pris contact avec la Fédération allemande gay et lesbienne (LSVD) pour donner signe de vie. Et Rudolf Brazda n’est peut-être pas le seul survivant, parmi les anciens déportés pour homosexualité: "Personne n’a investi le temps et l’argent pour tenter de retrouver ceux qui ont survécu", explique le porte-parole de la LSVD, Alexander Zinn, à Têtu. "On ne connaît donc que les personnes qui se sont manifestées." Âgé de 95 ans, Rudolf Brazda a été déporté pour homosexualité par les nazis et emmené au camp de concentration de Buchenwald. La LSVD a fait des recherches et authentifié son témoignage. Cet Allemand, originaire de Tchécoslovaquie, a survécu à la déportation puis, après la Libération, s’est installé en France en suivant un ami hétérosexuel originaire de cette région qu’il avait rencontré à Buchenwald et avec lequel il s’était lié d’amitié. "Il a ensuite vécu 35 ans avec son compagnon, en France, avant que celui-ci décède, il y a six ans", explique Alexander Zinn, qui s’est rendu à la rencontre de Rudolf Brazda la semaine dernière. Rudolf Brazda était donc absent de la précédente cérémonie, mais il sera à Berlin pour le départ de la gay pride, samedi 28 juin. Il prendra part à un hommage spécial aux victimes homosexuelles du nazisme, organisé autour du Mémorial, ainsi qu’à une conférence sur l’histoire de la persécution des homosexuels par les nazis.