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 d’ADHEOS

En promettant la «liberté de conscience» aux maires hostile au projet de mariage entre personnes de même sexe, le président se met un peu plus à dos les associations gay-lesbiennes.
 
Pour beaucoup d’associations LGBT française, c’est la reculade de trop. François Hollande a paru donner des gages aux élus hostiles au projet de mariage pour tous, au surlendemain d’un week-end de manifs à l’appel de la droite et de l’extrême droite. Devant le Congrès des maires de France, le président français a expliqué mardi que la future loi s’appliquerait «dans le respect de la liberté de conscience» des élus locaux. «Les possibilités de délégations existent», a-t-il souligné. Même si le chef de l’Etat se référait à la célébration de l’union par des adjoints au maire au sein d’une même commune, les représentants des LGBT craignent l’ouverture d’une brèche, qui permettrait à certains exécutifs municipaux de refuser l’enregistrement de couples gay et lesbiens.
 
«Hollande = Trahison»
Dans un communiqué diffusé sous le slogan «Hollande = Trahison», Act Up Paris estime que «chaque socialiste, à commencer par le chef de l’Etat, doit en prendre enfin conscience: leur lâcheté alimente l’homophobie, nous expose à encore plus de haine, nous éloigne encore un peu plus de l’égalité qui nous a été promise.» Des élus issus de la mouvance chrétienne-sociale ont déjà fait part de leur refus du projet de loi, tandis que des maires PS de grandes villes, dont Gérard Collomb à Lyon ou Bernard Poignant à Quimper, manifestaient des réserves.
 
La loi sur le mariage pour tous doit être débattue au Parlement au début de l’an prochain. Elle est déjà vivement critiquée par les associations LGBT pour son caractère peu ambitieux, en comparaison avec les dispositifs en vigueur en Belgique ou en Espagne. Le projet gouvernemental français exclut notamment la procréation médicalement assistée pour les lesbiennes.
 
Un débat chaud aux Pays-Bas
A noter que la question de l’objection de conscience fait l’objet d’âpres débats aux Pays-Bas depuis l’ouverture du mariage dans ce pays, il y a plus de 11 ans. Les autorités sont, en principe, obligées d’unir les couples de même sexe qui en font la demande. Cependant, les magistrats qui s’y refusent ne sont pas poursuivis.