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 d’ADHEOS

Un foyer d’accueil des faubourgs de Kampala a été pris d’assaut et ses résident·e·s arbitrairement emprisonné·e·s pour violation des mesures de confinement.
 
 
Pandémie ou pas, l’Ouganda ne connaît décidément aucune trêve dans la croisade contre l’homosexualité menée par les autorités et une partie de la société. Un foyer de jeunes LGBTQ+ de Nsangi, localité de la banlieue de Kampala, a été pris d’assaut au matin du 29 mars par un groupe d’autodéfense sous la direction du maire de la commune, selon un communiqué de l’association Human Rights Awareness and Promotion Forum publié sur le site LGBTQ+ Kuchu Times. Vingt-trois personnes ont été emmenés manu militari et livrées à la police. Au moins deux d’entre eux auraient été tabassés sous les encouragements de voisins, à l’origine de la dénonciation.
 
Le foyer pris pour cible dépend de la fondation Children of the Sun. Son responsable et un·e soignant·e faisaient partie des interpellés. Les autorités auraient envisagé d’inculper les 23 personnes pour homosexualité, passible de la prison à vie en Ouganda, mais elles les ont mises en cause pour violation des mesures de confinement en vigueur, manifestement un prétexte fallacieux pour les maintenir en détention. Des enquêteurs ont perquisitionné le foyer à la recherche de «preuves d’activités homosexuelles», trouvant des préservatifs et des médicaments contre le VIH.
 
En danger
Human Rights Watch (HRW) et Human Rights Awareness and Promotion Forum ont exprimé leur indignation et leur préoccupation pour le sort de ces personnes. Vingt d’entre elles ont été transférées en prison, où elles attendent leur procès agendé pour la fin avril. Une absurdité compte tenu de la situation de surpopulation dans les établissement pénitentiaires, véritables bombes à retardement dans les conditions sanitaires actuelles. «S’ils tombent malades ou meurent, les autorités ougandaises en porteront la responsabilité», prévient HRW.
 
En octobre 2019, un raid du même type contre un foyer avait donné lieu à l’arrestation de 16 personnes. Elles avaient été soumises à divers mauvais traitements, dont des examens anaux. Mais les charges retenues contre elles avaient été abandonnées. Ce nouveau cas pourrait s’avérer bien plus épineux, les mesures de confinement bloquant l’accès des avocats à leurs clients en prison.