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 d’ADHEOS

Le samedi 3 décembre 2011, SOS homophobie est intervenue à la soirée organisée par l’association Tonic’s au moulin de Sarré, près d’Angers, qui a réuni près de 250 femmes. Le but était de sensibiliser les participantes à la double discrimination – homophobe et sexiste – dont elles peuvent être encore victimes aujourd’hui : la lesbophobie. Mais comme à chaque action de ce type, le constat est sans appel : les lesbiennes et bi identifient rarement l’hostilité à laquelle elles sont confrontées comme de la lesbophobie. Lorsqu’on leur en parle, elles affirment ne pas se sentir concernées ou, pire, ne pas connaître la signification du terme.
 
Pourtant, il apparaît assez vite, au cours des échanges, que toutes ou presque ont déjà subi une agression physique ou psychologique : une première femme dit avoir été insultée dans la rue après avoir refusé les avances d’un homme, une deuxième raconte avoir été harcelée à son travail parce qu’elle ne rentre pas dans les codes imposés de la féminité, une autre a été frappée par sa mère après lui avoir annoncé qu’elle aimait une femme… Les exemples sont multiples et édifiants, comme en témoignait déjà l’Enquête sur la lesbophobie publiée par SOS homophobie en 2008. Pourtant, ces femmes ne parviennent pas à qualifier ces actes inexcusables de lesbophobes, d’autant plus lorsqu’ils adviennent dans le cadre familial ou amical. Pourquoi un tel déni ?
 
Dans une société où les lesbiennes sont invisibilisées dans les médias et où leur sexualité est souvent niée ou apparentée à la pornographie, il est difficile pour elles de s’identifier, de s’accepter et donc de détecter les violences dont elles sont victimes. La lesbophobie intériorisée, qui consiste à banaliser les actes de violence voire à les considérer comme normaux, est le premier frein à la lutte contre les discriminations envers les lesbiennes et les bi.
 
SOS homophobie, qui intervient tout au long de l’année lors d’événements festifs pour femmes, rappelle que la lesbophobie ne doit pas être considérée comme une fatalité, qu’il existe des outils juridiques permettant de sanctionner les auteur-e-s de ces actes, et qu’il est important que les lesbiennes et bi témoignent sur la ligne d’écoute de l’association. SOS homophobie milite également pour la reconnaissance du terme lesbophobie par les dictionnaires de la langue française. Car la première étape pour lutter contre les toutes les formes de discrimination liées à l’orientation sexuelle (lesbophobie, gayphobie, biphobie) est de pouvoir les nommer.